Épieu

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Epieu
Image illustrative de l'article Épieu
Des hommes armés d'épieux lors d'une partie de chasse. Tapisserie du XVe siècle, Belgique.
Présentation
Type Arme d'hast dérivée de la lance
Utilisateur(s) Chasseurs, hommes à pied
Poids et dimensions
Longueur totale 1,50 m à 1,80 m
Longueur de la lame 10 à 20 cm
Caractéristiques techniques
Matériaux Bois et acier

L'épieu, épieu de chasse, espié ou pieul à ferrer est un type de lance, munie d'une barre d'arrêt appelée croisette, essentiellement utilisée dans le domaine de la chasse au gros gibier comme le sanglier, le cerf ou l'ours[1],[2]. Elle peut être également utilisée dans le domaine militaire pour combattre les ennemis.

Description[modifier | modifier le code]

L'arme est composée d'un fer à douille à lame large en forme de feuille de sauge à double tranchant ou en forme de cœur aplati monté sur une hampe, épaisse d'environ 1,60 m de long[3],[4],[5]. À la base du fer, se trouve une « croisette[3] » ou barre d'arrêt, une sorte de goupille destinée à empêcher l'épieu de trop pénétrer dans l'animal et ainsi de le maintenir à distance[6]. La hampe est souvent noueuse, couverte de lanières de cuir, de cordes ou fortement cloutée pour permettre une meilleure préhension[3],[7].

Utilisation[modifier | modifier le code]

L'épieu s'utilise d'estoc[8] (frappe de la pointe). L'arme se tient fermement soit sous l'aisselle (à cheval) soit à deux mains comme une lance (à pied) et plus rarement, des modèles plus légers sont utilisés comme des javelots[6]. La lame est conçue pour provoquer des blessures hémorragiques afin d'affaiblir l'animal[3].

Évolution[modifier | modifier le code]

Le fer évolue avec la transformation de la barre d’arrêt en ailettes (solidaire de la douille)[9].

Fer d'épieu de chasse à ailette de Frédéric IV d'Autriche.

Une version militaire, l'épieu de guerre, apparaît vers le VIIIe siècle[3]. Elle se différencie principalement par la présence d'attelle de renfort sur la hampe[9].

L'épieu est encore utilisé sous une forme moderne à la chasse pour achever le gros gibier même s'il a été largement remplacé par l'usage du fusil[10] ou du couteau pour servir[N 1] les animaux[11].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Mettre l’animal à mort avant la curée, entrée 12.

Références[modifier | modifier le code]

  1. « EPIEU : Définition de EPIEU », sur www.cnrtl.fr (consulté le )
  2. Demmin 2001, p. 434.
  3. a b c d et e Mézier 2000, p. 132-133.
  4. Lebas 1842, p. 421.
  5. « EPIEU : Dictionnaire du Moyen Français », sur www.cnrtl.fr (consulté le ).
  6. a et b Dunoyer de Noirmont 1868, p. 411.
  7. Dunoyer de Noirmont 1868, p. 412.
  8. Durand 2012, p. 41.
  9. a et b Mézier 2000, p. 134-135.
  10. Garnier 1882, p. 244.
  11. Garnier 1882, p. 249.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Auguste Demmin, Guide des amateurs d'armes et armures anciennes, BookSurge Publishing, (ISBN 978-0-543-90770-7, lire en ligne)
  • Chris Mézier, Cahier d'armes d'un mestre de guerre : Ve-XVe, Le Coudray-Macouard, Cheminements, , 247 p. (ISBN 2-84478-078-4, lire en ligne)
  • Ph. Lebas, France : dictionnaire encyclopédique, t. 7, Firmin Didot, (lire en ligne), p. 421
  • Baron Dunoyer de Noirmont, Histoire de la chasse en France depuis les temps les plus reculés jusqu'à la Révolution, (lire en ligne)
  • Philippe Durand, L'armement au Moyen Age - Tome 1, Bordeaux, éditions confluences, , 119 p. (ISBN 978-2-35527-058-1)
  • Pierre Garnier, La Vénerie au XIXe siècle. Chasse des mammifères de France, (lire en ligne)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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