Action directe

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Action directe
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Idéologie Anarchisme - Antifascisme Anti-impérialisme - Autonomie - Maoïsme
Objectifs Révolution prolétarienne
Statut Inactif
Fondation
Date de formation 1979
Pays d'origine France
Actions
Mode opératoire attentats à la bombe, assassinats.
Victimes (morts, blessés) trois morts par homicide avec préméditation[1] et plusieurs morts par homicide non prémédité lors d'affrontements armés (voir article).
Zone d'opération France
Période d'activité 1979-1987
Organisation
Membres ~180[2]
Financement Braquage
Groupe relié FRAP, Fraction armée rouge, Brigades rouges, Cellules communistes combattantes, NAPAP, GARI, Affiche rouge (scission exclue d'Action directe), Fraction armée révolutionnaire libanaise, CLODO, ETA, Prima Linea, GRAPO, COLP, DevSol[3]
Répression
Nombre de prisonniers Plus aucun (seuls restent détenus des membres de la scission nommée l'Affiche rouge, qui avait été exclue d'Action directe)

Action directe (AD) est un groupe terroriste communiste, issu de la lutte anti-franquiste et du mouvement autonome[4],[5].

Son existence se place dans le contexte de ce que l'on a appelé les « années de plomb », qui ont vu apparaître des mouvements tels que la Fraction armée rouge en Allemagne ou les Brigades rouges en Italie. Il emprunte son nom à la théorie anarchiste de l'« action directe ».

Ses membres ont revendiqué plus de 80 attentats ou assassinats sur le territoire français entre 1979 et 1987. Action directe est interdit pour apologie de la lutte armée par un décret du portant dissolution du groupement par l'effet de la loi du 10 janvier 1936 sur les groupes de combat et milices privées[6]. L'organisation est, depuis, officiellement considérée comme terroriste par les autorités françaises[7],[8]. Les derniers militants de l'organisation ont été arrêtés en 1987, puis jugés et condamnés par une formation spéciale de la cour d'assises de Paris sous les chefs d'inculpation d'assassinat de l'industriel Georges Besse, de celui de l'ingénieur général de l'armement René Audran, de tentatives d’assassinat sur le contrôleur général des armées Henri Blandin et du vice-président du Conseil national du patronat français (CNPF) Guy Brana, et des attentats contre les locaux d’Interpol et ceux de l'Union de l'Europe occidentale[9].

Selon le criminologue Jean-François Gayraud, l'organisation compta environ 200 sympathisants et militants sur huit ans d'existence[10]. Au plan international, Action directe mène notamment des actions avec les Cellules communistes combattantes (Belgique), la Fraction armée rouge (Allemagne), divers groupes armés italiens (Brigades rouges, communistes organisés pour la libération prolétarienne, Prima Linea), les Fractions armées révolutionnaires libanaises et des groupes marxistes turcs[11].

Historique[modifier | modifier le code]

Genèse et influences[modifier | modifier le code]

Action directe est le résultat de la fusion des membres des Groupes d'action révolutionnaires internationalistes (GARI), des Noyaux armés pour l'autonomie populaire (NAPAP)[12] et des Brigades internationales. Ces trois groupes appartiennent à la même famille de pensée que la Gauche prolétarienne (GP), mouvement maoïste dissous en 1974, qui prônait le recours à la violence comme arme politique. Les GARI sont fondés en 1973 par des anarchistes espagnols anti-franquistes exilés en France, qui basculent dans la lutte armée l'année suivante, après la condamnation à mort et l'exécution de l'anarchiste catalan Salvador Puig i Antich. Jean-Marc Rouillan, Michel Camilleri, Mario Ines-Torres, Floréal Cuadrado, Raymond Delgado appartiennent à ce groupe[13]. Les NAPAP, dont est issu Pascal Trillat forment un autre mouvement anarchiste, animé par Frédéric Oriach ; ce groupe s'est fait connaître en 1977 en revendiquant notamment l'assassinat de Jean-Antoine Tramoni, ancien vigile des usines Renault qui avait abattu cinq ans plus tôt le militant maoïste Pierre Overney. Les Brigades internationales organisent en 1976-1977 plusieurs attentats contre des diplomates étrangers en poste à Paris. Ces trois organisations suivent un cheminement idéologique similaire. Elles ont en commun le recours aux attentats à l'explosif, aux mitraillages d'édifices publics et de sièges de sociétés, aux assassinats dits politiques et aux attaques de banque comme moyen de financement. Elles coopèrent avec d'autres groupes armés européens (italiens, espagnols, allemands) et palestiniens. Elles s'apportent un appui logistique mutuel[11]. Leur rapprochement aboutit en 1977 à la création d'une « coordination politico-militaire interne au mouvement autonome en France ».

Cette coordination se transforme en 1979 en une « organisation de guérilla » qui commence à revendiquer ses attaques sous le nom d'Action directe[14], expression empruntée à l'anarcho-syndicalisme du début du XXe siècle, mais avec laquelle la pratique d'Action Directe n'a rien à voir[15]. Rouillan explique que ce nom est choisi au cours d'une réunion à laquelle participent notamment Nathalie Ménigon, Mario Ines Torres, Éric Moreau, Régis Schleicher, Gérard Derbesse et lui même. Pour eux, il signifie « Mouvement pour l'autonomie du prolétariat ». Selon Rouillan, « comme guérilla communiste, notre but essentiel était (…) d'élever la conscience critique dans le prolétariat occidental afin que, par ses propres forces, il puisse rompre la fausse unité à laquelle l'opportunisme le condamne »[16]. Les attentats sont commis par le groupe au nom de la lutte contre l’impérialisme capitaliste, contre les symboles de la puissance de l’État, le grand patronat et la défense du prolétariat[17]. Pour s'alimenter en armes et explosifs, ils réalisent des vols et braquages.

Selon certaines sources, le groupe Action directe aurait pu être commandité, voire manipulé par un État étranger afin de commettre certains assassinats. C'est la thèse que soutiennent les journalistes Romain Icard et Dominique Lorentz[18]. Le nom de l'Iran, que le contentieux Eurodif opposait à la France, est souvent cité. Cette thèse, considérée comme vraisemblable par Gilles Ménage[11] (ancien directeur de cabinet de François Mitterrand chargé des questions de renseignement, de police et de sécurité), se fonde notamment sur le fait que Georges Besse, assassiné par Action directe, avait été président d'Eurodif. Le juge Alain Marsaud indique d'autre part qu'au moment de leur arrestation, les responsables du groupe (Jean-Marc Rouillan, Nathalie Ménigon, Joëlle Aubron et Georges Cipriani) projetaient d'enlever et de séquestrer le président d'Eurodif. Par ailleurs, l'ingénieur général René-Pierre Audran était responsable des contrats d'armement avec l'Irak, en guerre avec l'Iran depuis 1980. Il supervise en une négociation avec l'Iran portant sur des ventes d'armes ; or celle-ci est brutalement interrompue par le gouvernement français en septembre (Charles Villeneuve et Jean-Pierre Péret, Histoire secrète du terrorisme, Plon 1987). Yves Bonnet, ancien directeur de la Direction de la Surveillance du territoire, se dit convaincu qu'Action directe est commanditée pour certains assassinats ; il se fonde notamment sur la proximité de Mohand Hamami, militant du groupe, avec la Fraction armée révolutionnaire libanaise (FARL)[19].

Création et première période[modifier | modifier le code]

La première manifestation « idéologique » violente du groupe date du  : il s'agit du mitraillage de la façade du siège du Conseil national du patronat français (CNPF), avenue Pierre-Ier-de-Serbie à Paris. Le commando est composé d'André Olivier, Maxime Frérot, Ménigon et Rouillan[20]. Le , un attentat à l'explosif est commis contre une agence immobilière à Sceaux ; il est revendiqué pour la première fois par le groupe Action directe. Cependant, après le mitraillage du CNPF, Rouillan situe la première « offensive » d'Action directe les 15 et 16 septembre, avec trois bombes déposées au ministère du Travail, au ministère de la Santé et à la direction de la SONACOTRA, ainsi qu'un mitraillage du ministère du Travail. Le , un attentat vise les locaux réputés secrets de la Direction de la Surveillance du territoire (DST) rue Rembrandt à Paris. Le , la façade du ministère de la Coopération, boulevard des Invalides est mitraillée. Le ministre Robert Galley vient de quitter son bureau, qui est atteint par plusieurs balles. Des tracts signés Action directe dénonçant « l'État négrier » sont abandonnés sur place[21].

À la suite de cet attentat, les différents services de police se mobilisent contre Action directe. Dirigée par le commissaire Jean-Pierre Pochon, la discrète Brigade Opérationnelle Centrale (BOC) des Renseignements généraux (RG) suit attentivement le groupe dont la dérive de plus en plus violente inquiète les autorités[22]. Jean-Marc Rouillan est déjà connu des services de police : il a fait l'objet de plusieurs interpellations pour détention d'armes depuis 1974. Par ailleurs il est identifié avec Éric Moreau comme l'un des « revendeurs » du tableau de Jérôme Bosch L'Escamoteur, qui a été dérobé en au musée municipal de Saint-Germain-en-Laye. Ce « vol révolutionnaire » avait pour objectif de monnayer le tableau contre une rançon devant permettre d'acquérir des armes. Nathalie Ménigon et Carlos Jaurégui ont également été mis en cause dans cette opération[23].

Un coup de filet est opéré le et vingt-huit suspects identifiés et repérés par la BOC sont interpellés, parmi lesquels à Paris Mireille Munoz, Carlos Jaurégui, Pedro Linarès Montanes, Serge Fassi, Pascal Trillat, Mohand Hamami et Olga Girotto, une militante italienne du groupe terroriste Prima Linea. Des armes, un stock de cartes d'identité françaises et italiennes vierges et 600 kg de dynamite sont saisis. Au total dix-neuf suspects (en incluant quatre ressortissants italiens suspectés d'avoir participé à un vol à main armée commis le 28 août à la trésorerie de Condé-sur-l'Escaut et arrêtés dans le Var) seront déférés à la Cour de sûreté de l'État[24] en avril 1980. Jean-Marc Rouillan, Nathalie Ménigon et André Olivier, considérés comme les chefs d'Action directe, échappent cependant à l'interpellation[25]. Ils ne désarment pas. Le , un commando de quatre hommes et deux femmes braque la mairie du 14e arrondissement de Paris. Ils s'emparent de fiches d'état-civil, de cachets officiels, de mille cartes grises et de plusieurs centaines de passeports et de cartes d'identité. Dans les mois et les années qui suivront, les policiers retrouveront des documents issus de ce vol en possession des membres d'Action directe qui seront arrêtés. Le 28 août, Ménigon, Rouillan et plusieurs complices commettent un vol à main armée contre une agence bancaire du Crédit Lyonnais, 68, avenue Bosquet à Paris. Une fusillade éclate alors qu'ils sont poursuivis par un car de police-secours[26].

Les dirigeants d'Action directe ne peuvent être localisés en raison de l'extrême méfiance dont ils font preuve. Sur une idée d'un informateur de la BOC nommé Gabriel Chahine[27],[25], le commissaire Pochon et ses hommes se font passer pour des émissaires de Carlos dans le cadre d'une action groupée visant à faire sauter le barrage d'Assouan et voulant rencontrer les membres d'Action directe pour s'associer à eux. Selon la version de Rouillan, il s'agit en fait de porter assistance, à la demande de Chahine, à deux dissidents du FPLP proches de Carlos. Le , Jean-Marc Rouillan et Nathalie Ménigon, pensant les rencontrer, sont pris dans une souricière et arrêtés rue Pergolèse à Paris. Au cours de l'interpellation Nathalie Ménigon tire à plusieurs reprises des coups de feu sur les policiers. Ils avouent onze attentats et mitraillages commis à Paris depuis le [27]. Ils sont déférés le devant la Cour de sûreté de l'État. Le même jour, le poste de garde de l'École militaire est mitraillé. Cette action est revendiquée par Action directe. C'est Joelle Aubron — issue de la mouvance autonome et qui a rejoint Action directe en mai-juin 1980 — et deux complices qui l'ont réalisée[28]. Le 29 octobre, Henri Delrieux, un convoyeur de fonds est tué par des membres du groupe — dont André Olivier, Joëlle Crépet et Maxime Frérot — qui viennent de commettre une attaque à main armée dans une succursale de la BNP, à Caluire dans la banlieue de Lyon[29].

Suspension des attentats[modifier | modifier le code]

En décembre, Action directe publie un communiqué indiquant qu'il suspend ses opérations violentes pendant la campagne présidentielle[30],[31]. Un vol à main armée est cependant commis le 15 avril 1981 à l'agence BNP de la place des Ternes par un commando d'Action directe. Il donne lieu à plusieurs fusillades avec les forces de l'ordre. Un policier est tué[32].

Après l'élection de Mitterrand en 1981, le nouveau gouvernement joue l'apaisement et fait voter une loi d'amnistie qui remet en liberté Rouillan et dix-sept autres militants (sur 248 détenus libérés)[33]. Nathalie Ménigon, accusée de tentatives d'homicide contre agents de la force publique, doit normalement rester incarcérée. Elle entreprend une grève de la faim pour faire pression sur le juge d'instruction Guy Joly. L'action est soutenue par diverses manifestations dont certaines sont violentes et relayée par des soutiens politiques (Alain Krivine, Huguette Bouchardeau, l'amiral Antoine Sanguinetti…) et une partie de la presse de gauche et d'extrême gauche. Le juge la fait libérer pour « raisons médicales » le [27]. Ces libérations, ainsi que celles de membres d'autres groupes terroristes (Groupes anarchistes autonomes, Noyaux armés pour l'autonomie prolétarienne, indépendantistes basques, corses et bretons) suscitent le mécontentement des policiers ayant procédé à leur interpellation[34][source insuffisante].

Action directe se fixe une ligne tactique consistant, selon Jean-Marc Rouillan, à « mettre à profit notre légalité pour conquérir le maximum de terrain et se renforcer jusqu'à être en mesure de reprendre notre projet révolutionnaire »[35]. À partir de , Action directe participe à l’occupation d'ateliers clandestins dans le Sentier et de plusieurs immeubles à Barbès. Plus d’une centaine de familles immigrées, majoritairement turques, sont relogées dans des squats. Selon le commissaire Marcel Leclerc, l'objectif est de recruter de nouveaux militants parmi les immigrés. À cette occasion, Jean-Marc Rouillan et ses amis établissent des liens avec des mouvements extrémistes turcs qualifiés d'« extrêmement durs »[36]. De nombreux incidents et manifestations ponctuent cette campagne. Le 3 novembre, le brigadier de police Guy Hubert est tué lors d'un hold-up commis par un groupe d'Action directe dans une succursale du Crédit lyonnais, cours Vitton à Lyon[37].

En , le journaliste Jean-Louis Baudet, qui est en relation avec les responsables d'Action directe, prend contact avec l'Organisation de libération de la Palestine (OLP) lors d'une réunion organisée par Giovanni Senzani, l'un des leaders des Brigades rouges. Divers objectifs et moyens d'action sont étudiés en commun[réf. souhaitée].

Cependant des divergences apparaissent au sein du groupe. Une première tendance, que Rouillan nomme les « liquidateurs », préconise d'abandonner la guérilla et de « revenir à la base ». Il s'agit notamment du courant « mouvementiste-nationaliste » de Michel Camilleri, qui prône la création d'« ateliers autogérés »). Avec Éric Moreau, Meyer (Meïer) Azeroual, Michel Camilleri, Pascal Magron et Charles Grosmangin, ils sont favorables à la lutte au sein des masses et des entreprises. Regroupés dans un « Collectif révolutionnaire du 1er août », ils font paraître un communiqué et dénoncent « les pratiques autoritaires et bureaucratiques d'un des collectifs d'Action directe, visant à entraîner l'ensemble des unités sur une stratégie et une ligne politique volontariste et élitiste (cela malgré de nombreuses discussions internes). » Ils décident « l'éclatement d'Action directe » en expliquant : « Ce qui avant n'était qu'un mot d'ordre tendant à un regroupement révolutionnaire ne nous appartient pas ; nous abandonnons donc le sigle d'Action directe à ceux qui voudraient l'utiliser. Contre le capital, le combat se mène à la base sur tous les fronts de la guerre sociale »[38][source insuffisante].

La deuxième tendance dite « militariste » soutient l'idée, selon Rouillan, que les choses ne peuvent changer que par les armes. Il s'agit de la « branche lyonnaise » d'André Olivier et ses amis (dont Joëlle Crépet, Bernard Blanc, Max Frérot et Émile Ballandras). Ils se définissent comme « marxistes-léninistes et défendent l'héritage de Mao ». André Olivier, ancien militant de La Cause du peuple, intégre en 1975, la « mouvance autonome où se côtoient ex-maos et anars ». Son groupe affiche un antisionisme qui se transforme rapidement en antisémitisme[39]. Il se renomme l'Affiche rouge et revendique sous ce nom de décembre 1981 à juillet 1982 trois hold-up et deux attentats à connotation antisémite[34],[40], avant d'utiliser à nouveau le sigle Action directe. Les divergences qui apparaissent entre les deux groupes donnent lieu à une rupture définitive pendant l'hiver 1981-1982[41]. Christophe Bourseiller analyse leurs divergences comme une opposition entre foquistes libertaires de Paris et maoïstes de Lyon[42].

Jean-Marc Rouillan, Nathalie Menigon et leurs amis sont partisans d'une internationalisation de la lutte armée et de l'intégration d'Action directe dans un front commun de lutte terroriste avec les Brigades rouges italiennes, la RAF allemande et des groupes belges et palestiniens. Ils s'allieront à la Fraction armée rouge dans le cadre de la stratégie d'« unité des révolutionnaires en Europe de l'Ouest » à partir de 1985[30]. Les Textes de prison 1992-1997 d'Action directe évoquent une « rupture définitive » avec la « branche lyonnaise ». Rouillan affirme que tous les « groupes actifs » rompent les relations avec la branche lyonnaise et qu'elle se cantonne dorénavant à une « autarcie plus ou moins chaotique dans la région lyonnaise ». La rupture avec les courants « mouvementistes » sera parachevée début  : ceux-ci opposent un refus définitif à la poursuite des attentats.

En Jean-Marc Rouillan et ses amis rendent public un manifeste intitulé Pour un projet communiste. Selon Christophe Bourseiller, ce texte se réclame clairement d'une « idéologie communiste libertaire » « antiautoritaire, antiléniniste, et antistalinienne ». Le juge Bruguière qualifie la doctrine élaborée par Rouillan de « compromis entre le marxisme-léninisme et les thèses libertaires ». Elle serait largement inspirée des thèses des Brigades Rouges[36]. Il considère qu'Action directe « n'a guère de base idéologique » : dans un premier temps, le groupe revendique ses débuts anarchistes, puis tente de trouver des justifications théoriques à ses actions. Jean-François Gayraud est encore plus sévère : pour lui « la faiblesse quantitative (des textes publiés par Action directe) le dispute à l'indigence intellectuelle. Au mieux il s'agit d'une pâle adaptation des thèses léninistes, et au pire, dans d'autres occasions, Action directe se contentera, comme le fera remarquer charitablement Frédéric Oriach, de traduire dictionnaire en main les productions des Brigades Rouges et de la Fraction Armée Rouge »[10]. Les journalistes Bertrand Le Gendre et Edwy Plenel font état de nombreux témoignages allant dans le même sens : « il n'y avait, le plus souvent, aucun lien entre la théorie politique et leur pratique. La première servait seulement de couverture, de justification idéologique. D'emblée, l'aventure individuelle, sur fond le plus souvent d'origine sociale petite-bourgeoise, l'emporte sur la cohérence intellectuelle »[43].

Reprise des « actions politico-militaires »[modifier | modifier le code]

Action directe poursuit la lutte contre « l'impérialisme américain » et le sionisme. Les 24 et , sept attentats sont commis contre des magasins de luxe, le le local des organisations turques à Paris est visé. Le , l'informateur Gabriel Chahine, dont le travail d'intoxication a permis l'arrestation de Jean-Marc Rouillan et Nathalie Ménigon, est assassiné à son domicile. Cet assassinat n'est pas revendiqué ; cependant, dans les Textes de prison 1992-1997, des responsables d'Action directe mentionnent que c'est un commando de l'organisation qui a effectué « l'exécution ». Selon l'ancien policier Patrice Lastère, c'est Régis Schleicher, déguisé en postier, qui a abattu Chahine[44].

Le , l'antenne du ministère de la défense israélien à Paris est mitraillée par un groupe de militants turcs et de membres d'Action directe . Cette action est revendiquée depuis Beyrouth par la Fraction armée révolutionnaire libanaise (Farl). Le , Joëlle Aubron et Mohand Hamami sont arrêtés. Joëlle Aubron était la locataire d'un box situé rue du Borrégo dans lequel ont été découverts un stock d'armes, des documents d'identité et des chéquiers volés. L'une des armes trouvées dans la cache a été utilisée pour le mitraillage. Joëlle Aubron est identifiée comme ayant participé à deux braquages le rue La Boétie et place des Ternes, au cours desquels un gardien de la paix a été abattu[45]. Elle est condamnée à quatre ans de prison dont dix-huit mois avec sursis pour détention d'armes. Hamami est relaxé[46]. Elle épousera l'année suivante, en détention, Régis Schleicher.

Le , Michel Camillieri, Charles Grosmangin, Pascal Magron et Olivier Chabaud sont arrêtés en possession d'armes et d'explosifs. Ils expliquent aux policiers qu'ils ont abandonné la lutte armée et qu'il s'agissait pour eux de mettre ce matériel à l'abri[47]. Un incident comparable a lieu le  : la police découvre une cantine et une glacière remplies d'armes, de munitions et d'explosifs non loin d'une ferme de Saint-Sardos (Lot-et-Garonne) occupée par des proches de Serge Fassi, lequel est arrêté[48]. Le la 10e chambre du Tribunal correctionnel de Paris condamne Camillieri et Grosmangin à 5 ans de prison dont 18 mois avec sursis[49]. Pascal Magron est condamné à quatre ans de réclusion, Olivier Chabaud à 8 mois avec sursis. Éric Moreau est condamné par défaut à 4 ans de prison.

Entrée dans la clandestinité[modifier | modifier le code]

À la fin du mois de mai et début juin 1982, une série d'attentats précède le sommet du G7 à Versailles et la venue en France de Ronald Reagan : attentat contre la Bank of America, l'école américaine de Saint-Cloud, le siège européen du FMI et de la Banque mondiale, etc.

Début août, à la suite de l'entrée au Liban des troupes israéliennes et aux interventions françaises et américaines, Action directe commet plusieurs attentats contre des sociétés américaines et israéliennes : mitraillage de la voiture du chef de la sécurité de l'ambassade d'Israël, bombes contre la Discount Bank, filiale de l'Européenne des banques (ex-groupe Rothschild) et la société Nemor. Le , une fusillade meurtrière a lieu au restaurant Goldenberg, rue des Rosiers à Paris. On dénombre six morts et vingt-deux blessés. Le , une bombe explose rue de La Baume à Paris, visant une société israélienne et blessant grièvement une passante[50] ; une revendication au nom d'Action directe figure sur le mur d'un immeuble voisin. L'enquête montrera que l'attentat a été commis par la « branche lyonnaise[51] ». Le , Jean-Marc Rouillan dément toute participation à la tuerie de la rue des Rosiers mais revendique le mitraillage du véhicule de l'ambassade d'Israël et les bombes contre la Discount Bank et Nemor[52]. Devant le scandale, François Mitterrand annonce le soir même, parmi plusieurs mesures antiterroristes, la dissolution du groupe Action directe[21]. Le , avenue de La Bourdonnais, une bombe se détache du véhicule du conseiller commercial de l'ambassade des États-Unis. Elle explose peu après, tuant deux démineurs de la Préfecture de police. L'après-midi même, l'attentat est dans un premier temps revendiqué par Action directe, puis par la Fraction armée révolutionnaire libanaise (FARL)[53].

Parallèlement, Action directe développe la coopération avec les Allemands de la RAF et les Italiens des Brigades rouges et commet une série importante de vols à main armée avec des terroristes étrangers. Les cibles se trouvent le plus souvent dans le 17e arrondissement et dans le triangle Madeleine - Opéra - rue Lafayette. Selon Rouillan, l'espionnage des services de police par l'écoute des scanners et la surveillance des policiers prennent une place importante dans l'activité du groupe[54]. Les membres actifs se replient régulièrement en Belgique et jouent un rôle non négligeable au sein des Cellules communistes combattantes (CCC)[55]. Le , au cours d'une fusillade dans l'avenue Trudaine à Paris deux policiers sont tués et un troisième blessé[56]. Le Action directe dévalise la bijouterie Aldebert, place de la Madeleine. Le , le groupe commet un braquage à la Société générale place des Ternes. Le , une fusillade a lieu lors d'un autre braquage à la Société générale avenue de Villiers. Deux policiers sont blessés et l'un des malfaiteurs est abattu : il s'agit de Ciro Rizzato, membre du groupe italien Prima Linea. Régis Schleicher est identifié parmi les braqueurs.

Radicalisation[modifier | modifier le code]

L'année 1984 marque un tournant pour le groupe[57]. Le 27 mars, le général de gendarmerie Guy Delfosse est tué par Maxime Frérot au cours d'un hold-up dans une succursale de la BNP, rue Victor-Hugo à Lyon. Il est atteint de plusieurs coups de revolver et achevé d'une balle dans la tête[58]. Le 12 mai, au cours d'un vol d'armes dans une caserne de l'armée belge à Vielsalm, le sous-officier Carl Fresches est abattu[59]. Selon Rouillan, c'est une équipe d'Action directe accompagnée de Belges des CCC qui a commis le cambriolage et le meurtre[60].

En juillet, trois attentats sont commis contre des bâtiments du ministère de l'Industrie, du ministère de la Défense et l'Institut atlantique des affaires internationales. Le , le groupe commet pour la première fois un attentat « aveugle ». Cinq kilos d'explosif déposés dans le hall de l'Agence spatiale européenne font six blessés.

Le , une Renault 20 dans laquelle se trouvent 23 kilos d'explosifs est placée devant le bâtiment de l'Union de l'Europe occidentale, avenue du Président-Wilson. Des appels téléphoniques passés par une voix féminine (qui sera identifiée comme celle de Nathalie Ménigon) alertent cependant les forces de l'ordre à propos du véhicule, qui est mis en fourrière. L'engin explosif sera désamorcé quelques jours plus tard. En octobre, Action directe publie un communiqué pour revendiquer la fusillade de l'avenue Trudaine, tout en laissant entendre qu'il s'agit d'une « bavure ». Deux attentats visent, dans la nuit du samedi 20 au dimanche 21 octobre, les locaux des sociétés Messier-Hispano-Bugatti, à Montrouge, et Marcel Dassault, à Saint-Cloud[61].

En , un communiqué rédigé en français et en allemand fait part de la fusion d'Action directe avec les derniers éléments de la Fraction armée rouge. Le , l'ingénieur général René Audran est assassiné devant son domicile à La Celle-Saint-Cloud. Une semaine plus tard, Ernest Zimmermann, président des industries aérospatiales de la République fédérale d’Allemagne (RFA) est assassiné à Munich.

Le , le véhicule dans lequel se trouve l'ingénieur général Henri Blandin et son fils de douze ans essuie plusieurs coups de feu, porte des Ternes. Le sang-froid de son chauffeur permet d'éviter qu'il y ait des victimes. Action directe revendique l'attentat la semaine suivante.

Les cibles sont choisies comme des symboles de l'ordre et de l'oppression qu'Action directe entend combattre : policiers, grands patrons, responsables de l'armement… D'autres tentatives d'assassinat visent notamment Guy Brana, vice-président du Conseil national du patronat français (CNPF), Alain Peyrefitte (mais le chauffeur de sa voiture sera tué[62]) et le juge Jean-Louis Bruguière.

En avril 1985, Action directe s'en prend au siège de la banque Leumi-Israël, boulevard des Italiens, aux bureaux de l'Office national d'immigration, rue de la Procession, et au siège de l'hebdomadaire Minute, avenue Marceau. Rouillan revendique également un nouvel attentat à la bombe contre le siège de la FMI et de la Banque mondiale, ainsi que deux attentats contre les entreprises de défense SAT et TRT[63]. Le 7 août 1985, un « commando » RAF - Action directe provoque un attentat à la voiture piégée sur la base américaine Rhein-Main à Francfort, qui cause la mort de deux Américains - un soldat et la femme d'un militaire - et fait une vingtaine de blessés[64]. Un sous-officier américain a été préalablement enlevé et assassiné dans le but de récupérer son uniforme, qui est utilisé par le conducteur de la voiture[65].

Le 9 juillet 1986, Maxime Frérot s'introduit dans les locaux de la Police judiciaire quai de Gesvres à Paris. Il y dépose une charge d'explosifs, dont l'explosion cause la mort du chef inspecteur divisionnaire Marcel Basdevant et fait 22 blessés, dont trois grièvement atteints. Deux autres attentats à l'explosif commis le 5 juillet sont revendiqués par le même canal, qui s'avère être celui de la branche lyonnaise[66].

Arrestations[modifier | modifier le code]

Emile Ballandras est arrêté le . Le , André Olivier, Joëlle Crépet et Bernard Blanc sont arrêtés. Maxime Frérot est arrêté le . En tout, 18 membres de l'Affiche rouge seront arrêtés.

Régis Schleicher, animateur d'une branche d'Action directe spécialisée dans les braquages, est arrêté en au Pontet (Vaucluse) avec Claude et Nicolas Halfen, par la Brigade de recherches et d'intervention et la PJ de Montpellier. En compagnie de Mohand Hamami, de Franco Fiorina et de Gloria Argano (deux Italiens membres des Communistes organisés pour la libération du prolétariat), ils ont été identifiés par le juge Bruguière comme les auteurs de la fusillade de l'avenue Trudaine. Cette arrestation intervient à l'issue d'une longue filature d'Hellyette Bess, gérante de la librairie anarchiste Le Jargon libre (XIIIe arrdt). Surnommée « la Vecchietta » (« la Vieille »), cette militante est très engagée dans les mouvements anarchistes. Jusqu'à son arrestation, elle a géré avec efficacité l'intendance du groupe et veillé à sa ligne idéologique. Une partie des fonds qu'elle gère proviendraient du braquage de Condé-sur-l'Escaut[11].

Charles Pasqua est nommé ministre de l'Intérieur le dans le gouvernement de cohabitation dirigé par Jacques Chirac. Dès son arrivée Place Beauvau, il fait d'Action directe une cible prioritaire. Il souhaite incidemment symboliser la rupture avec l'ancienne majorité socialiste, volontiers qualifiée de laxiste par ses adversaires en matière de sécurité. Parallèlement, la justice se réorganise avec la création, le , du service central de lutte antiterroriste qui compte trois juges d'instruction spécialisés (Gilles Boulouque, Jean-Louis Bruguière et Gilbert Thiel) sous l'autorité d'Alain Marsaud. Dans le même temps, une vague d'attentats islamistes fait de nombreuses victimes à Paris et, le , Georges Besse, PDG de Renault, est assassiné devant son domicile boulevard Edgar-Quinet par Nathalie Ménigon et Joëlle Aubron. Le , c'est Alain Peyrefitte, ancien ministre de la Justice, qui est visé par un attentat à la bombe dans lequel son chauffeur est tué.

Philippe Massoni, directeur central des renseignements généraux est chargé de la « traque » d'Action directe. Des dizaines d'inspecteurs placés sous les ordres du sous-directeur chargé de l'antiterrorisme, Claude Bardon, sont affectés à cet objectif. Des centaines de milliers de francs sont mis à la disposition des enquêteurs, pour leurs déplacements ou pour acheter d'éventuels renseignements. Des dizaines de sympathisants potentiels ou imaginaires d'Action directe, connaissances, anciens militants, anciens amis ou même anciens voisins sont interrogés[67]. Les photos de Rouillan, Ménigon, Aubron et Cipriani sont affichées dans tous les commissariats et une prime d'un million de francs est offerte pour tout renseignement permettant de les localiser.

Le , les principaux membres d'Action directe, Jean-Marc Rouillan, Nathalie Ménigon, Joëlle Aubron, et Georges Cipriani sont arrêtés à 20 h 55 par le RAID dans une ferme au gué Girault, lieu-dit de la commune de Vitry-aux-Loges, dans le Loiret. C'est un renseignement parvenu à un inspecteur de la DST (lequel le transmettra aux Renseignements généraux) qui révèlera qu'ils se cachent dans cette ferme. Jean-Marc Rouillan et Nathalie Ménigon donnaient à leurs voisins fermiers l'image d'un couple paisible, se faisant passer pour des chercheurs « écolos » belges[68]. La police saisit dans la longère huit armes, trente kilos d’explosifs, de nombreux documents et une cache destinée à garder une prochaine cible enlevée dans le but de l'échanger contre la libération de Régis Schleicher[69].

Planques[modifier | modifier le code]

D'autres points de chute du groupe sont identifiés à Chambray-lès-Tours et Villeloin-Coulangé. Ayant récupéré un billet de train Orléans - Saint-Pierre-des-Corps dans les poches de Georges Cipriani lors de son arrestation, les gendarmes opèrent des contrôles dans les agences immobilières, puis auprès de nombreux propriétaires auxquels les loyers n'avaient pas été payés depuis février. Ils entrent ainsi en contact avec les époux Robin, qui percevaient leur loyer en argent liquide à Villeloin-Coulangé, et avec M. Denis Rancher, de Sepmes (Indre-et-Loire), qui louait un studio au huitième étage d'un immeuble avec vue plongeante sur l'autoroute à Chambray-lès-Tours.

Les enquêteurs de la 6e division de la direction centrale de la PJ et les gendarmes d'Indre-et-Loire trouvent dans le studio l'attaché-case de Joëlle Aubron, contenant ses vrais papiers, carte d'identité et permis de conduire, deux cantines métalliques contenant 12 kilos d'explosifs du même type que ceux trouvés dans la ferme de Vitry-aux-Loges, un fusil semi-automatique, des munitions, des faux papiers et des carnets d'adresses. Une Super-Cinq volée au cours de l'été 1985 à la société de location Hertz d'Amiens et portant une fausse immatriculation se trouve dans le garage.

Dans la ferme de Villeloin-Coulangé, la police trouve de l'argent, des armes, des documents relatifs à l'assassinat de Georges Besse, des listes de personnalités à enlever. Au premier étage, un local a été aménagé pour recueillir un otage en échange de la libération de Régis Schleicher. Un hasard sans doute : la résidence secondaire de Georges Besse est située à une trentaine de kilomètres de là, à Betz-le-Château[70].

Suites judiciaires[modifier | modifier le code]

Les attentats et assassinats commis par Action directe donnent lieu à plusieurs procédures judiciaires et autant de procès.

Jean-Marc Rouillan, Nathalie Ménigon, Joëlle Aubron et Georges Cipriani sont condamnés en 1989 à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie d'une peine incompressible de dix-huit ans, pour l'assassinat de Georges Besse. Le , ils sont condamnés à la même peine pour l'assassinat de René Audran, les tentatives d'assassinat contre Guy Brana, vice-président du CNPF et Henri Blandin, contrôleur général des armées, ainsi que les attentats contre les locaux d'Interpol et contre ceux de l'Union de l'Europe Occidentale.

Nathalie Ménigon a préalablement (en ) été condamnée à douze ans de réclusion criminelle pour les tentatives d'homicide contre les policiers dans le cadre de la fusillade de la rue Pergolèse.

Le procès de Régis Schleicher et des frères Halfen pour la tuerie de l'avenue Trudaine s'ouvre le . Dès le début de l'audience Schleicher menace les juges et les jurés en leur promettant les « rigueurs de la justice prolétarienne »[71] et refuse par la suite de comparaître. La défection de cinq jurés entraîne le renvoi du procès. En , sept juges professionnels condamnent Schleicher à la réclusion criminelle à perpétuité. Nicolas Halfen écope de dix ans de prison pour « association de malfaiteurs » et Claude Halfen est acquitté fautes de charges suffisantes[72]. Frédérique Germain, « Blond-Blond », une proche de Claude Halfen et qui avait été arrêtée le lors d'un braquage et inculpée d'association de malfaiteurs, est le témoin central de ce procès[72].

Le premier procès de la « mouvance » Action directe a lieu en . Vingt-quatre prévenus (dont deux détenus en Italie et un en fuite) sont jugés en correctionnelle pour association de malfaiteurs. Les peines prononcées sont les suivantes : dix ans de prison (la peine maximum) pour le « noyau dur » (Régis Schleicher, Jean-Marc Rouillan, Georges Cipriani, Vicenzo Spano, Joelle Aubron, Nathalie Ménigon, Mohand Hamami (en fuite) et Claude Halfen) ; huit ans d'emprisonnement pour Hellyette Bess (qui louait des planques, recherchait des appuis, transportait armes, faux papiers et numéraire) ; sept ans pour Salvatore Nicosia, Bruno Baudrillart (considérés comme des trésoriers de l'organisation) et Jean Asselmeyer (« soutien logistique »); cinq ans pour Dominique Poirre et Annelyse Benoit, compagnes respectives de Asselmeyer et Baudrillart (« aides médiatiques » du mouvement) ; six ans pour Nicolas Halfen ; dix-huit mois avec sursis pour l'animatrice et productrice de France Inter Paula Jacques et l'écrivain Dan Franck (pour l'aide qu'ils apportèrent à Claude Halfen notamment[73]); Frédérique Germain est dispensée de peine. Deux autres prévenues sont relaxés[74]. Lors du procès en appel, ces peines sont confirmées pour Schleicher, Rouillan, Cipriani, Spano, Aubron, Claude et Nicolas Halfen ; les peines d'Hellyette Bess et Jean Asselmeyer sont réduites à six ans d'emprisonnement; Nicosia est relaxé du délit d'association de malfaiteurs et condamné à quatre ans de prison pour recel de documents administratifs et d'explosifs ; Annelyse Benoît et Bruno Baudrillart sont également relaxés du même délit (mais condamnés, dans une procédure distincte, à la peine de trente mois d'emprisonnement dont quinze avec sursis pour recel, recel de documents administratifs et usage, falsifications de documents et usage)[75].

En tout 22 membres d'Action directe ou de la « mouvance » sur 25 connus des services de police auront été arrêtés[72]. Manquent notamment à l'appel Mohand Hamami et Éric Moreau dont on a perdu la trace.

Pour la branche lyonnaise, André Olivier, Max Frérot et Émile Ballandras sont condamnés à la réclusion criminelle à perpétuité le 29 juin 1989 par la cour d'assises du Rhône pour trente-quatre attaques à main armée ponctuées par trois homicides volontaires (le convoyeur de fonds Henri Delrieux, le brigadier de police Guy Hubert et le général de gendarmerie Guy Delfosse), commises en six ans à Lyon et à Saint-Etienne. Bernard Blanc est condamné à vingt ans d'emprisonnement et Joëlle Crépet à dix-huit ans. La cour établit une distinction entre ces cinq « irréductibles » et le deuxième cercle des accusés. Jean-Charles Laporal est condamné à sept années de réclusion; douze autres accusés se voient infliger des peines de prison, souvent assorties d'un sursis partiel ou total : cinq ans pour Daniel Reynaud, cinq ans dont un avec sursis pour Gilbert Vecchi, cinq ans dont deux avec sursis pour Jean-Pierre Succab, Alain Eket, Renaud Laigle et Christian Dubray, trois ans dont six mois avec sursis pour Chantal Clairet et François Polak, deux ans pour Josette Augay, trois ans avec sursis pour Henri Cachau Hereillat, deux ans avec sursis pour Nicole Faure et dix mois avec sursis pour Pascal Fort[76].

Le 14 octobre 1992, la cour d'assises spéciale de Paris condamne Max Frérot à la réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de sûreté de dix-huit ans, et son complice, Gilbert Vecchi, à dix ans de la même peine. Les deux hommes comparaissent pour l'attentat contre la police judiciaire. Frérot est également jugé pour une tentative d'assassinat et une tentative de meurtre[77].

Jugés une nouvelle fois en pour trente-trois attentats commis entre 1982 et 1986, Max Frérot, André Olivier, Bernard Blanc et Émile Ballandras sont condamnés par la cour d'assises spéciale de Paris, composée uniquement de magistrats à 30 ans de réclusion criminelle. Joëlle Crépet, l'amie d'André Olivier, est condamnée à six ans d'emprisonnement. Renaud Laigle est puni de trois ans de prison. Quant à François Polak, la cour lui a infligé deux ans de prison[78].

Mohand Hamami est condamné par contumace à la réclusion criminelle à perpétuité le par la cour d'assises de Paris. Il est déclaré coupable de l'assassinat des gardiens de la paix Claude Caiola et Émile Gondry et de tentative d'assassinat de plusieurs passants, commis le lors de la fusillade de l'avenue Trudaine[79]. Selon les informations parvenues au juge Bruguière, il aurait été arrêté en Algérie puis se serait enfui en Libye. Les services secrets du colonel Kadhafi l'auraient ensuite infiltré dans des mouvements palestiniens au Liban[36]. Il est mort en novembre 2022 en Algérie à l'âge de 67 ans[80].

Les ambiguïtés du pouvoir à l'égard d'Action directe[modifier | modifier le code]

La doctrine Joinet[modifier | modifier le code]

Peu après l'élection de François Mitterrand, une « cellule de dissuasion » informelle est mise en place à l'Élysée autour de François de Grossouvre. Elle est chargée de prendre contact avec les terroristes étrangers répertoriés en France (ETA, RAF, Brigades rouges) pour les convaincre de cesser toute activité sur le territoire. En contrepartie le gouvernement promet de refuser toute demande d'extradition. Cette démarche est étendue aux membres de groupes terroristes français récemment amnistiés, dont les militants d'Action directe, que l'on tente de persuader de renoncer définitivement à l'action violente[81]. La politique de répression policière doit désormais céder le pas à « l'antiterrorisme préventif » : le Parti socialiste (PS) est au pouvoir depuis le et le gouvernement se doit de donner des signaux différents, même à ceux qui ont choisi la violence pour accélérer le changement.

Gilles Kaehlin, inspecteur des Renseignements généraux (RG) qui a fait partie de la brigade du commissaire Pochon, est chargé de négocier individuellement avec chaque membre du groupe[82],[83] pour qu'ils renoncent à la violence ou qu'ils quittent la France. Yves Bertrand, qui fut Directeur central des Renseignements généraux, explique que Kaehlin leur versait des sommes prélevées sur les « fonds secrets » pour les aider à refaire leur vie à l'étranger[84]. Dans leurs ouvrages consacrés à la traque d'Action directe, les anciens policiers Jean-Pierre Pochon et Serge Savoie laissent entendre que c'est au cours de leurs entretiens avec la « cellule » que le nom de l'informateur Gabriel Chahine, à l'origine de l'arrestation de Rouillan et Ménigon, a été communiqué, directement aux membres d'Action directe ou ultérieurement via un collaborateur de l'Élysée[22],[85].

L'inspirateur de « l'antiterrorisme préventif » est Louis Joinet, magistrat membre du cabinet de Premier ministre Pierre Mauroy. Sa volonté de dialogue avec les terroristes ne relève pas exclusivement de considérations idéologiques. Il cherche également à dissocier les « durs », irréductibles, des « mous », qui peuvent être réinsérés dans la société[86]. Joinet cherche à diviser ces deux camps afin de restreindre les moyens des « durs ».

Parallèlement à l'amnistie, la Cour de sûreté de l'État a été dissoute et les services de police sont incités à réorienter leur action vers les groupes d'extrême droite.

Les provocations de Rouillan[modifier | modifier le code]

Une fois libres, les membres d'Action directe font de nombreuses déclarations publiques, se plaignant des filatures policières et mettant en cause nommément les Renseignements généraux et le commissaire Pochon. Ayant le sentiment de ne pas être soutenu par la hiérarchie, celui-ci accepte en une affectation aux Antilles[31]. Jean-Marc Rouillan justifie les braquages, qualifiés d'« opérations de financement » ou de « réappropriation ». Il fait clairement état de l'objectif d'Action directe de « destruction de la société capitaliste » et de son intention de « maintenir une politique révolutionnaire »[87]. Diverses actions sont menées pour obtenir la libération des détenus qui n'ont pas été libérés par l'amnistie et qui ont entamé une grève de la faim (Nathalie Ménigon, cinq personnes inculpées pour le braquage de Condé-sur-l'Escaut en 1979 et trois militants des NAPAP : Frédéric Oriach, Michel Lapeyre et Jean-Paul Gérard). Une manifestation est organisée devant l'Élysée, des épiceries fines et des restaurants sont saccagés à Paris et en province, les locaux du Quotidien de Paris et de l'AFP sont occupés, le journal de FR3 est perturbé. En août, la police retrouve une voiture équipée d'un radio-téléphone qui a été utilisée lors d'une de ces opérations. Elle s'avère être un véhicule de fonction du député socialiste du XVIIIe arrondissement Lionel Jospin[88]. La voiture a été déclarée volée en juillet. Cependant selon certaines sources policières, elle aurait été prêtée aux membres d'Action directe par le député[89]. Les neuf détenus sont progressivement libérés en septembre et en octobre.

Avec le soutien de personnalités de gauche et d'extrême gauche, Action directe lance une maison d'édition (la Docom) et les magazines Rebelles et Sans frontière. Des traductions de publications de l'IRA, de l'ETA, des Brigades rouges et de l'OLP sont publiées, ainsi que les premiers textes théoriques : Pour un projet communiste et Sur l'impérialisme. Les membres d'Action directe mènent des actions de recrutement auprès des immigrés turcs dans les squatts du XVIIIe arrondissement. Le Rouillan est interpellé dans un squatt, 3, villa Poissonnière en compagnie d'Éric Waucquier, Jean Van Niewhuyze et Lahouari Benchellal. Au commissariat de la rue Doudeauville Rouillan demande à téléphoner à l'assistant parlementaire de Lionel Jospin, qui se déplace pour s'entretenir avec lui. Rouillan et ses camarades sont libérés l'après-midi même. Le la police procède à des interpellations dans les squatts des 10, 12 et 14, rue de la Charbonnière où Action directe avait déployé son sigle sur l'une des façades. Rouillan est interpellé en compagnie de Ménigon et Waucquier. Ils sont rapidement libérés[52].

En , le gouvernement décide la dissolution d'Action directe après la fusillade de la rue des Rosiers et la revendication par Jean-Marc Rouillan d'un certain nombre d'attentats anti-américains et anti-israéliens. Des avis de recherche sont lancés par le juge Bruguière. Les « durs » d'Action directe plongent dans la clandestinité.

Les initiatives de Paul Barril[modifier | modifier le code]

Cependant dès le , le capitaine de gendarmerie Paul Barril, membre de la « cellule élyséenne » créée l'année précédente auprès du président Mitterrand pour contribuer à la lutte contre le terrorisme, adresse une lettre à Rouillan. Rédigé sur papier à en-tête du palais de l'Élysée et transmise par l'intermédiaire de l'avocat de Rouillan, ce courrier lui propose une rencontre afin de « mettre au point un dialogue permettant la régularisation de votre situation ». Barril précise : « Je suis habilité par la présidence pour traiter directement avec vous. »[90] Cette lettre est en fait la dernière tentative de Barril, après quatre mois de pseudo-négociations avec l'avocat de Rouillan, pour obtenir la reddition de ce dernier. Paul Barril écrira plus tard que cette initiative avait eu l'aval formel de Christian Prouteau, responsable de la « cellule »[91]. Selon les journalistes Alain Hamon et Jean-Charles Marchand[57], il est vraisemblable que le gendarme a été « mené en bateau » par Rouillan. En , la publication de ce courrier par la presse (notamment Le Canard Enchaîné) provoquera l'embarras de l'Élysée.

Accusations des autorités italiennes[modifier | modifier le code]

De nombreux membres de groupes armés italiens avaient trouvé refuge en France à la fin des années 1970. Ils étaient déjà une centaine lors de l'arrivée au pouvoir de François Mitterrand. Ils continuent à affluer au cours des années suivantes, jusqu'à atteindre 300 « réfugiés » en 1984. Les pouvoirs politiques et judiciaires français les considèrent avec une relative bienveillance. Cependant à partir de 1982, les autorités italiennes multiplient les mandats d'arrêt internationaux. La justice française les classe généralement sans suite. Dans les rares cas où la chambre d'accusation émet un avis favorable à l'extradition, le gouvernement ne la fait pas exécuter[11]. En , dans un entretien avec le Corriere della Sera, le ministre de l'Intérieur italien Oscar Luigi Scalfaro exprime son indignation face à cette situation, expliquant notamment : « Quand je pense qu'il y a 300 terroristes en France, traités comme s'ils étaient les frères Rosselli persécutés par le fascisme, je deviens violacé de rage ! »

Gilles Ménage admet que le pouvoir socialiste a « tardé à bien mesurer combien la colonie de réfugiés italiens constituait un milieu propice au développement des activités clandestines »[11]. De fait, Olga Girotto (Prima Linea), Franco Pinna, Enrico Bianco, Oriana Marchioni, Elisabetta Grasso, Vincenzo Spano (Brigades rouges), Franco Fiorina, Gloria Argano (COLP) ont participé à des braquages de banque en France aux côtés de membres d'Action directe à partir de 1980. Ils ont été arrêtés, puis remis en liberté. Cirro Rizzato (Prima Linea) a été abattu lors d'un braquage auquel il participait avec Régis Schleicher.

En , le ministre italien de la Défense, Giovanni Spadolini, accuse la France « d'abriter une multinationale du terrorisme, capable de frapper dans toute l'Europe »[92]. Le juge antiterroriste Armando Spataro déclare : « Je soutiens que la France ne respecte pas les conventions internationales en matière d'extradition. Je citerai un exemple : celui d'Oreste Scalzone. La chambre d'accusation a exprimé un avis favorable à l'extradition, et c'est le pouvoir politique qui a dit non »[93]. Il cite également en exemple le cas du journaliste Jean-Louis Baudet, proche d'Action directe, que les juges italiens considèrent comme l'élément de liaison entre les terrorismes allemands, italiens et français. Celui-ci et sa compagne Catherine Legagneur, qui se déclare sympathisante des Brigades rouges et de l'OLP, ont été arrêtés le pour possession d'armes, d'explosifs et de documents administratifs vierges ou falsifiés.

Pour sa défense, Baudet explique qu'il a été chargé, peu après l'arrivée des socialistes au pouvoir, de récupérer les armes des terroristes et de les convaincre d'abandonner la lutte armée. Il déclare travailler en liaison avec des personnes proches de l'Élysée, dont l'inspecteur Gilles Kaehlin[57]. Jean-Louis Baudet a été condamné le à quatre ans de prison pour infraction à la législation sur les armes et les munitions. Catherine Legagneur a été condamnée pour ces mêmes faits à deux ans de prison avec sursis. Le juge Spataro questionne : « Nous voudrions connaître des autorités françaises la conclusion de leur enquête sur les mandataires de Baudet et les objectifs qu'ils poursuivaient. Pourquoi la France maintient-elle une telle attitude, alors que les terroristes italiens sont impliqués dans des affaires très graves, par exemple l'assassinat de deux gendarmes avenue Trudaine à Paris en  ? »[93].

Début 1985, sur 53 « cas sérieux » de demandes d'extradition transmises par la justice italienne et examinés par la Chancellerie, 39 avaient été classés sans suite, 1 avait fait l'objet d'un avis défavorable de la chambre d'accusation et 5 d'un avis favorable, sans que le gouvernement ait accepté leur extradition. Huit étaient toujours pendants[11].

Le , lors d'une conférence de presse commune avec le président du Conseil italien Bettino Craxi, François Mitterrand définit la « doctrine Mitterrand » concernant les « réfugiés » italiens : « Le cas particulier qui nous est posé et qui alimente les conversations, est celui d’un certain nombre d’Italiens venus, pour la plupart, depuis longtemps en France. Ils sont de l’ordre de 300 environ - plus d’une centaine était déjà là avant 1981 - qui ont d’une façon évidente rompu avec le terrorisme. Même s’ils se sont rendus coupables auparavant, ce qui dans de nombreux cas est probable, ils ont été reçus en France, ils n’ont pas été extradés, ils se sont imbriqués dans la société française (…). Ils posent un problème particulier sur lequel j’ai déjà dit qu’en dehors de l’évidence - qui n’a pas été apportée - d’une participation directe à des crimes de sang, ils ne seront pas extradés[94]. » En application de ces principes, il fallut attendre 2002 pour que la France extrade un ancien membre des Brigades rouges.

Les justifications de François Mitterrand[modifier | modifier le code]

En , une rencontre a lieu en Belgique entre Jean-Marc Rouillan et le conseiller politique d'un ministre du gouvernement Fabius. Selon Jean-Pierre Pierre-Bloch et André Santini, cette rencontre a pour objet de « proposer une trêve » et un « billet de retour en France » aux membres d'Action directe en fuite[89]. Les deux élus UDF accusent les socialistes de « favoriser le terrorisme tout en déclarant vouloir le combattre ».

Le , peu après l'arrestation des quatre dirigeants d'Action directe, le président Mitterrand est questionné sur l'amnistie dont ils ont bénéficié en 1981. Il rappelle que, sur les quatre, seul Jean-Marc Rouillan a bénéficié de l'amnistie. Il s'emploie également à en minimiser les effets, assurant : « si Rouillan n'avait pas été amnistié, il tombait sous le coup de la loi : il était coupable de délit, il n'était pas coupable de crime. Il eut été frappé d'une peine que je ne peux imaginer puisqu'il n'avait pas été jugé, qui n'aurait pas dépassé quelques mois, en raison de la relation qu'il y a entre la faute que l'on commet et la peine qu'on a subie. Cela, c'est notre code pénal. Il serait donc de toute façon libéré depuis 1981 ou début 1982, dans l'hypothèse où il serait passé en jugement et où il aurait été condamné »[95]. Cette affirmation est douteuse dans la mesure où, en 1981, Rouillan était suspecté de détention d'armes et d'explosifs, d'usage de faux papiers, de vols à main armée et de onze attentats.

Gilles Ménage, ayant exercé plusieurs postes clés au sein du cabinet de la présidence de la République sous François Mitterrand, admet pour sa part que les premiers mois du septennat de François Mitterrand ont été marqués par des hésitations à l'égard d'Action directe. Il met cependant en cause la politique menée avant 1981 « marquée par une faiblesse tout aussi flagrante » dans l'action contre le terrorisme. Cette faiblesse est notamment illustrée par les diverses arrestations de Jean-Marc Rouillan tout au long des années 1970 et la légèreté des condamnations qu'il eut à subir. Il considère, que, passé les premiers mois, l'action des gouvernements socialistes fut caractérisée par une « détermination sans faille ». À l'appui de cette affirmation, il explique que dix-huit des vingt-deux personnes citées à comparaître lors du procès de la mouvance Action Directe en , avaient été arrêtées avant [11].

Incarcération et processus de libération[modifier | modifier le code]

La peine de Joëlle Aubron a été suspendue en juin 2004 pour raisons de santé. Elle meurt à Paris le d'un cancer du poumon.

Les demandes de libération anticipée de Régis Schleicher ont été plusieurs fois repoussées par le tribunal de l'application des peines. Le 12 février 2003, avec deux complices, il tente de s'évader du centre pénitentiaire de Moulins-Yzeure : après avoir braqué et ligoté un surveillant, les trois hommes font exploser deux portes blindées pour gagner un toit ; leur tentative prend fin après une fusillade avec les gardiens[96]. Le , il lui est accordé un régime de semi-liberté[97]. Il a publié Clairvaux, instants damnés, un livre où il évoque le quotidien des détenus condamnés à de longues peines.

Les demandes de semi-liberté de Georges Cipriani ont été plusieurs fois rejetées (en 2005, 2007 et 2009). Ce régime lui est finalement accordé en 2010[98]. Le , la Cour d'Appel de Paris lui octroie une libération conditionnelle[99].

Le , le tribunal d'application des peines de Paris a accordé un régime de semi-liberté à Nathalie Ménigon, emprisonnée depuis 1987. Elle travaillera la journée et retournera dormir en prison, mais le parquet a immédiatement fait appel de cette décision. Le jeudi , la Chambre d'application des peines de la Cour d'Appel de Paris lui a finalement accordé le régime de semi-liberté[100].

Nathalie Ménigon, à qui un régime de semi-liberté a été accordé à partir du , a été transférée mardi du centre de détention de Bapaume (Pas-de-Calais) à la maison d'arrêt de Toulouse-Seysses. Ce régime de semi-liberté est un préalable à une mesure de libération conditionnelle[101], finalement accordée le . Elle est libérée en régime de libération conditionnelle le sur décision du tribunal de l'application des peines de Paris, après plus de vingt ans de prison[102]. Elle n'a jamais exprimé de repentir sur ses actes.
Pendant ses années de prison, elle a subi deux accidents vasculaires cérébraux provoquant une hémiplégie qui a laissé des séquelles[103].

Jean-Marc Rouillan a tenu une chronique sur l'univers carcéral dans le journal CQFD. Il a obtenu un régime de semi-liberté à partir du [104]. Cette semi-liberté a été révoquée en à la suite de propos tenus lors d'une interview donnée au magazine L'Express[105]. Il obtient à nouveau en une mise en semi-liberté effective le [106]. Le 16 mai 2017, il est condamné en appel à dix-huit mois de prison, dont dix mois assortis d’un sursis avec mise à l’épreuve pour apologie du terrorisme; à propos des djihadistes responsables des attentats à Paris de janvier et novembre 2015, il avait déclaré : « Ils se sont battus courageusement : ils se battent dans les rues de Paris » alors qu’ils « savent qu’il y a 2 000 ou 3 000 flics autour d’eux »[107].

Sous le nom de Jann-Marc Rouillan, il a publié une douzaine de livres, notamment des souvenirs et des chroniques carcérales.

Max Frérot obtient un régime de semi-liberté le 9 juin 2009[108].

En 2003, Hellyette Bess est placée sous contrôle judiciaire dans une enquête pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste, falsification de documents administratifs et contrefaçon [réf. nécessaire] dans l'affaire du (nuovo) Partito Comunista Italiano[109].

Soutiens[modifier | modifier le code]

Depuis l'arrestation de plusieurs des membres d'Action directe et jusqu'à aujourd'hui, des groupes d'extrême-gauche, tel le Comité Unitaire pour la Libération des Prisonniers politiques, le Comité Unitaire de Défense des Prisonniers politiques, le Collectif pour la libération des Militant-e-s d'Action directe ou encore Secours rouge (Secours rouge/Association des Parents et Amis des Prisonniers communistes), mais aussi la Ligue des droits de l'homme[110] militent pour leurs libérations. Parmi les organisations politiques, l'Organisation communiste marxiste-léniniste Voie prolétarienne fera du soutien aux prisonniers d'Action Directe une « question de principe »[réf. nécessaire].

Le 25 mai 2004, les membres du groupe de soutien aux détenus ex-membres d'Action directe « Ne laissons pas faire » jettent du liquide rouge sur la façade et dans le hall d'entrée du siège de l'Ordre des médecins, 180, boulevard Haussmann à Paris. Aux cris de « Libérez Nathalie Ménigon et Joëlle Aubron », ils distribuent des tracts disant « Peine de mort en prison, crime d'Etat » ou « Médecins complices » et suspendent une banderole réclamant la « Liberté pour Joëlle Aubron, Nathalie Ménigon ». Les élus Verts du Conseil de Paris ainsi que la Ligue des droits de l'homme leur apportent leur soutien[111].

Le , une bombe explose à Berlin. Le , un attentat vise Renault à Athènes, ne faisant que des dégâts matériels, en « Solidarité avec les prisonniers » d'Action directe[112].

Connexions[modifier | modifier le code]

Le braquage de Condé-sur-l'Escaut[modifier | modifier le code]

Le , une attaque à main armée a lieu à la perception de Condé-sur-l'Escaut (Nord). Six malfaiteurs masqués (dont une femme) s'emparent de 16,3 millions de francs, destinés au paiement en liquide des pensions trimestrielles des retraités des mines. Le braquage a été exécuté de façon quasi-militaire à la manière d'une action de commando. L'enquête s'oriente vers des anciens membres des GARI en liaison avec les Brigades rouges et des groupes terroristes français[113]. Un suspect est arrêté trois mois plus tard. Il s'agit d'un ressortissant espagnol nommé José de Miguel Martin, membre du Groupe autonome de Madrid. Lui et son amie Annie Cuadrado sont connus des Renseignements généraux pour leur sympathie envers la Gauche prolétarienne et les GARI. À son domicile, les policiers retrouveront des faux papiers, des chéquiers, les radios qui ont servi au commando ainsi qu'une somme de 1 700 000 francs provenant du braquage.

Le , en même temps que le coup de filet opéré contre Action directe, quatre Italiens - trois hommes et une femme - sont interpellés au Brusc, près de Toulon, par les polices judiciaires de Nice et de Lille. Une partie du butin est retrouvée (150 000 francs), ainsi que des armes de guerre et des faux papiers semblables à ceux retrouvés chez les membres d'Action directe. Franco (ou François) Pinna (ou Pina), Enrico Bianco, Luigi Amadori et Oriana Marchionni, épouse d'Enrico Bianco, font partie des Brigades rouges[21] et avaient des liens avec Action directe.

Le dossier est confié à la Cour de sûreté de l'État. En , huit autres personnes sont inculpées par le juge Michel Legrand de « crimes commis en relation avec une entreprise tendant à entraver l'exercice de l'autorité de l'État ». Il s'agit de six Français (Jean-Pierre Cazenave-Laroche, Floreal Cuadrado, Raymond Delgado, Annie Dessaux, Angela Herbon, Martine Fournier et Sylvie Porte) et un Allemand (Werner Witteman). Cuadrado et Delgado sont des anarchistes espagnols qui ont côtoyé Rouillan au sein des GARI[69].

Le , l'Assemblée nationale vote la suppression de la Cour de sûreté de l'État. Le , celle-ci se dessaisit du dossier de Condé-sur-l'Escaut en considérant que « rien ne permet de penser qu'il s'agit d'un acte subversif dirigé contre l'État français ». L'affaire retourne au tribunal de Valenciennes[114].

Les inculpés échappent donc à l'amnistie votée le . Après des manifestations diverses (cf supra), l'intervention de personnalités et groupements de gauche ou d'extrême-gauche[115] et une grève de la faim, les cinq derniers détenus dans le cadre de cette affaire seront libérés en pour "raison médicale" en même temps que Nathalie Ménigon.

Un procès aura finalement lieu devant la cour d'assises de Douai à partir du , soit dix ans après les faits. Le parquet rejette les motivations politiques mises en avant par les accusés et soutient qu'il s'agit d'une affaire de droit commun. Sept accusés sont présents. Les débats portent essentiellement sur l'application de la loi d'amnistie d'. Quatre accusés de complicité et de recel de vol avec armes sont acquittés (Martine Fournier, Sylvie Porte, Annie Dessaux et Jean-Pierre Cazenave-Laroche). Raymond Delgado est reconnu coupable de complicité et Floréal Cuadrado coupable de recel. La Cour d'assises les fait cependant bénéficier de l'amnistie. Seul Luigi Amadori est condamné à quatorze mois de prison pour recel simple, probablement en raison du fait qu'il s'est acheté un voilier avec l'argent recelé et qu'il était détenu pour une affaire de drogue au moment du procès[116].

Gilles Ménage tient pour acquis qu'une bonne part du butin de ce braquage fut remis au groupe Action directe[11].

Les explosifs de Rochebesse[modifier | modifier le code]

Le , quelques jours après l'interpellation de Nathalie Ménigon et Jean-Marc Rouillan, deux autres suspects sont arrêtés. Il s'agit de Laurent Louessard, étudiant en sciences économiques et surveillant d'externat au lycée Carnot à Paris[117], et de son amie espagnole : Maria Pilar Arago-Eltur, employée dans un institut de sondage. Ils ont été tous deux signalés dans la mouvance d'Action directe. Ils sont suspectés d'avoir établi des liens avec des groupes terroristes italiens (Prima Linea) et espagnols (ETA militaire).

Maria Pilar Arago-Eltur reconnaît avoir participé à la création d'Action directe en 1979 avec Laurent Louessard, Carlos Jaurégui, Mireille Munoz, Ménigon et Rouillan. Elle indique que le groupe a financé ses premières actions avec l'argent provenant d'un braquage commis fin à la BNP, avenue de Villiers à Paris[21]. Louessard, Jaurégui, Rouillan, Ménigon ont participé à ce braquage avec trois de leurs proches : Serge Fassi, Pascal Trillat et Pedro Linares Montanes.

Au cours de leur interrogatoire, les deux jeunes gens révèlent l'existence d'un important dépôt d'explosifs au sein d'une communauté « hippie » au lieu-dit de Rochebesse, sur la commune de Chanéac en Ardèche. Les 600 kg d'explosifs découverts lors des perquisitions du proviennent de ce dépôt.

La communauté de Rochebesse est connue des forces de l'ordre. Elle s'est implantée en 1969 dans un hameau isolé, sous la houlette de Pierre Conty, soixante-huitard grenoblois[118]. Avec ses amis adeptes du retour à la terre, il a pris possession de plusieurs masures délabrées et élève quelques dizaines de brebis et des vaches. Au fil des années, les rapports se sont tendus avec le voisinage. Les membres de la communauté se livrent à des larcins et se bagarrent avec les paysans. Le , Conty et deux membres de la communauté (Stéphane Viaux-Peccate et Jean-Philippe Mouillot) commettent un braquage au Crédit agricole de Villefort en Lozère. Au cours de leur fuite, Conty blesse grièvement un gendarme (qui mourra quelques semaines plus tard) et abat de sang-froid deux villageois. Jean-Philippe Mouillot se livre à la justice peu après. Stéphane Viaux-Peccate est arrêté en Hollande lors d'une enquête sur la bande à Baader[119]. Ils seront condamnés en respectivement à 5 et 18 ans de réclusion criminelle. Surnommé "le tueur fou de l'Ardèche", Pierre Conty, qui n'a pas été arrêté, est condamné à mort par contumace[120].

À la suite des révélations de Laurent Louessard et Maria Pilar Arago-Eltur, la brigade criminelle, la police judiciaire de Montpellier et les gendarmes investissent Rochebesse le . Marie-Thérèse (Maïté) Merlhiot, l'ancienne compagne de Conty est interpellée en compagnie de deux amis vivant avec elle au hameau de Treynas : Bruno Darribère et Jean-Pierre Bolognini. Dans une cache dissimulée sous des éboulis, les policiers découvrent 1 250 kg d'explosifs, des fusils, des carabines et plusieurs centaines de cartouches. Une partie des explosifs provient d'un vol commis dans une carrière de l'Isère en 1975. C'est Bruno Darribère qui a indiqué à Laurent Louessard l'existence de ce dépôt. Pendant l'hiver 1979, Laurent Louessard et Philippe Franc ont transporté une partie de ces explosifs à Paris[121].

Frédéric Oriach[modifier | modifier le code]

Frédéric Oriach a longtemps été soupçonné de faire partie des dirigeants d'Action directe. L'intéressé s'en est défendu, tout en déclarant publiquement approuver certains attentats commis par le groupe. Par ailleurs, Oriach a été proche de Pierre Carette, fondateur des Cellules communistes combattantes. Ce groupe belge a commis diverses actions en commun avec Action directe, notamment des vols d'explosifs et le partage d'armes et de planques[122]

Dans la nuit de 12 au , Frédéric Oriach, Michel (Mickel) Lapeyre et Jean-Pierre Gérard sont interpellés par des gardiens de la paix rue Bobillot (Paris XIIIe arrdt). Les trois hommes sont tous armés. Oriach est porteur d'un revolver de type Magnum et Gérard d'un autre pistolet de calibre 7,65, qui a « servi » pour l'assassinat de Joaquin Zenteno Anaya, ambassadeur de Bolivie en France le et pour l'attentat contre Bartholome Garcia Platta-Valle, attaché militaire à l'ambassade d'Espagne à Paris le . Lapeyre est en possession d'un pistolet 11,43 qui a été utilisé pour l'assassinat de Jean-Antoine Tramoni le à Limeil-Brévannes. J.-A. Tramoni est le vigile de la régie Renault qui a abattu le militant maoïste Pierre Overney lors d'une manifestation aux portes des usines Renault le . Dans leur voiture et à leurs domiciles respectifs, les enquêteurs saisissent diverses armes de guerre, des postes émetteurs-récepteurs et divers documents : tracts et fiches mentionnant des immatriculations et des relevés de trajet de véhicules des ambassades d'Israël et d'Iran.

Les enquêteurs soupçonnent Oriach et ses amis de deux autres attentats au cours desquels un diplomate uruguayen a été tué et un conseiller d'ambassade iranien a été grièvement blessé. Oriach, Lapeyre et Gérard déclarent faire partie des NAPAP et se refusent à toute autre déclaration. Ils rejoignent en prison trois membres présumés des NAPAP arrêtés le  : Henri Savouillan, Maurice Marais et Egbert Slaghuis, suspectés d'avoir fourni l'arme et les projectiles qui ont tué Jean-Antoine Tramoni. Un septième suspect, soupçonné d'avoir assassiné J.-A. Tramoni, est arrêté le  : Christian Harbulot[123]. Il sera libéré après plusieurs mois de détention préventive et obtiendra un non-lieu dans cette affaire.

Le , Oriach, Lapeyre et Gérard sont condamnés pour détention d'armes prohibées à 7 ans de prison dont 5 ans ferme. En appel, leur peine est ramenée à cinq ans de prison, dont un avec sursis. Libérés en , ils sont arrêtés en juillet de la même année par une patrouille de police peu après un attentat commis contre les locaux des chemins de fer allemands (Bundesbahn) rue Condorcet à Paris IXe. Lapeyre et Gérard reconnaissent leur participation à l'attentat. Le , les trois hommes bénéficient de l'amnistie présidentielle, en vertu d'une décision de la chambre d'accusation de la cour d'appel de Paris. Cette décision intervient après diverses manifestations violentes de groupes d'extrême-gauche réclamant leur libération, ainsi que celle de Nathalie Ménigon et des sept inculpés pour l'attaque à main armée de Condé-sur-l'Escaut.

Le , Frédéric Oriach est arrêté à Paris par la Brigade de recherches et d'intervention et inculpé d'« association de malfaiteurs ». Il venait de se rendre à la gare du Nord pour consulter des documents déposés dans une consigne. Il s'agit de fiches concernant des objectifs d'attentats réalisés ou potentiels ; parmi les documents saisis se trouve également une sorte de mémoire rédigé par Oriach concernant les actions menées par Action directe au cours de l'été 1982. Ce texte, dans lequel Oriach parle de « notre groupe » et de « notre action », tend à démontrer que les membres d'Action directe ont participé à plusieurs attentats, notamment celui de l'avenue de La Bourdonnais le (deux artificiers de la Préfecture de police tués en tentant de désamorcer une bombe placée sous la voiture du conseiller commercial de l'ambassade des États-Unis) et celui de la rue Cardinet commis le (trois diplomates israéliens grièvement blessés, ainsi qu'une quarantaine d'élèves du lycée Carnot). Ces deux attentats avaient également été revendiqués par les Factions armées révolutionnaires libanaises (FARL).

En , un commando d'une dizaine de personnes saccage le musée de la Légion d'honneur et y laisse des tracts réclamant la libération de Frédéric Oriach. Une dizaine de personnes est interpellée à la suite de ce saccage, parmi lesquels Martine da Silva et Christian Gauzens, amis d'Oriach[124].

En , dans un courrier adressé au journal Le Monde, Oriach nie avoir jamais été proche d'Action directe[125]

Crimes et attentats[modifier | modifier le code]

Le groupe Action directe a revendiqué plusieurs actions (mitraillage, braquage, plasticage, assassinat). À partir de , Action directe signe ses attentats et ses tracts en utilisant des noms de commandos pour donner une symbolique forte à ses actions et pour créer l'illusion du nombre.

De nombreux vols à main armée n'ayant pas entraîné mort d'homme ont été revendiqués par le groupe comme des « expropriations prolétariennes ». Durant sa première période, plusieurs attentats dans des zones d'opération d'Action directe seront commis. Si le mode opératoire, les revendications et les cibles peuvent les rattacher au groupe, ils seront revendiqués sous différents noms. La police française considérera ces attentats comme commis par la mouvance Action directe : Action directe du 27-28 mars, CLODO, Groupe Bakounine-Gdansk-Paris-Guatemala-Salvador, Jeune Taupe, Casse-Noix, Moutons enragés, Nous, B.A.D.I.N.T.E.R. (du nom du ministre de la Justice d'alors, Robert Badinter, Bombeurs anonymes pour la défense des incarcérés très excités par Robery), Germain, Comité Riposte à la répression en Algérie[72]. La « menace » d’une résurgence d’Action directe ou d’un nouveau groupe terroriste à la manière d’Action directe est fréquemment agitée même si ce n’est pas toujours pertinent. Par exemple, Florence Rey et Audry Maupin seront décrits par une partie de la presse et des enquêteurs comme un couple « à la Rouillan et Ménigon »[126]. Ces deux anarchistes autonomes avaient pris d’assaut une préfourrière de la police. Ce braquage qui n’avait pas pour but de faire des morts a dérapé en une course-poursuite à travers Paris et des échanges de coups de feu avec la police résultant en la mort de cinq personnes, dont Audry Maupin.

Évocation de réactivations possibles du groupe Action directe[modifier | modifier le code]

En 2009, Julien Coupat et le groupe de Tarnac sont présentés par Michèle Alliot-Marie comme des « héritiers en puissance d’Action directe ». La ministre de l’Intérieur évoque le retour du terrorisme de « l’ultra gauche »[127]. Julien Coupat et ses proches sont accusés d’avoir placé des crochets pour bloquer la circulation de TGV et d’avoir écrit un livre L’Insurrection qui vient. Non seulement les faits ne sont pas prouvés, mais au point de vue de l’idéologie les spécialistes jugent que « Julien Coupat n’a rien à voir avec Jean-Marc Rouillan »[128].

En , six commissariats des Hauts-de-Seine reçoivent une lettre présentant « la réactivation d’Action directe ». Le tract annonce des actions contre la police dans la lignée du combat de Jean-Marc Rouillan, Nathalie Ménigon et Joëlle Aubron. Même si l'on ne sait pas si la menace était réelle, elle a été prise au sérieux par la justice qui a saisi la section antiterroriste de la brigade criminelle de Paris dans les heures qui ont suivi[129]. Ces références régulières à Action directe montrent que le souvenir du mouvement et de ses attentats reste toujours présent dans la mémoire collective.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Études sur Action directe[modifier | modifier le code]

Littérature[modifier | modifier le code]

  • Vanessa Schneider, La Fille de Deauville, Paris, Grasset, 2022, 272 p. Ce roman s'intéresse tout particulièrement à la traque de Joëlle Aubron, membre d'Action directe.
  • Monica Sabolo, La vie clandestine, Paris, Gallimard, , 320 p. (ISBN 9782072900426)
  • Dan Franck, L'arrestation, Paris, Grasset, , 304 p. (ISBN 9782246835455)

Témoignages relatifs au parcours d'Action directe[modifier | modifier le code]

Ouvrages des membres d'Action directe[modifier | modifier le code]

Ouvrages connexes[modifier | modifier le code]

  • Jean-Claude Lutanie, Protestation devant les libertaires du présent et du futur sur les capitulations de 1980, sans mention d'éditeur, 1981, puis réédité en 2011 aux Éditions Lutanie

Filmographie[modifier | modifier le code]

Documentaires télévisés[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. «Violences politiques en France», chez l'éditeur SciencesPo Les Presses, sous la direction de Isabelle Sommier, avec la participation de Xavier Crettiez et François Audigier ; Ouvrage publié avec le concours de l'Université Paris 1-Panthéon-Sorbonne et des laboratoires CREM et CRUHL de l'Université de Lorraine ; 2021, Presses de la Fondation Nationale des sciences politiques.
  2. Selon la police en 1989 in (en) Michael Dartnell, Action directe: ultra-left terrorism in France, 1979-1987, Paris, , 224 p. (ISBN 0714645664, lire en ligne), p. 173
  3. (en) « Globalterrorwatch.ch », sur globalterrorwatch.ch (consulté le ).
  4. Jean-Guillaume Lanuque, « Action Directe. Anatomie d’un météore politique », sur dissidences.net, Dissidences, (consulté le )
  5. Michaël Prazan, Une histoire du terrorisme, Flammarion, 2012, p. 330
  6. Décret du 24 août 1982 portant dissolution du groupement de fait dénommé Action Directe - Journal officiel de la République française, [PDF]
  7. La France face au terrorisme : Livre blanc du Gouvernement sur la sécurité intérieure face au terrorisme - Ministère des Affaires étrangères
  8. Le Figaro, « MAM : «Je veux mettre fin à la propagande terroriste» », Le Figaro,‎ (lire en ligne).
  9. Edgar Roskis, « Les prisons françaises, d’Action directe aux droits communs », Le Monde diplomatique,‎ (lire en ligne)
  10. a et b Jean-François Gayraud, Histoire politique d'une organisation communiste combattante, Révolution et lutte armée en France 1969-1987 - Action directe". Notes & Études de l'Institut de Criminologie 7 et 8, numéro double - octobre - décembre 1988 http://www.theyliewedie.org/ressources/biblio/fr/Anonyme_-_Revolution_et_lutte_armee_en_france.html
  11. a b c d e f g h et i Gilles Ménage, L'œil du pouvoir, t 2, Face aux terrorismes, Paris, Librairie Arthème Fayard, , 545 p. (ISBN 2-213-60491-6)
  12. Julien Fragnon (docteur en science politique, Université de Lyon), Attentats politique en Europe Encyclopédie de la culture politique contemporaine, sous la direction d'Alain Renaut, 2008, pages 323 et suivantes.
  13. Laurent Greilsamer, « La cour d'assises de Paris a acquitté les cinq militants du GARI Le mythe du guérillero », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  14. Selon Maria Pilar Arago-Eltur, militante d'Action directe arrêtée le 18 septembre 1980 (cf infra), la décision de créer le groupe a été prise au printemps 1979, au cours de réunions auxquelles participaient Jean-Marc Rouillan, Nathalie Ménigon, Carlos Jaurégui, Mireille Munoz, Laurent Louessard et elle-même ; l'appellation Action directe a été choisie sur proposition de Carlos Jaurégui (cité dans Marcel Leclerc : De l'antigang à la criminelle - Plon 2000 et Jean-Pierre Pochon : Les stores rouges - Édition des équateurs 2008)
  15. L'action directe est l'action sociale directe des masses, sans intermédiaire politique qui parle en leur nom, qu'il soit parlementaire ou avant-garde. Elle n'a donc rien à voir avec la propagande par le fait pratiquée par le groupe AD. Cf. la brochure L'Action Directe rédigée par Émile Pouget, l'« inventeur » du concept.
  16. Rouillan 2018, p. 292.
  17. Rouillan 2018, p. 67-69.
  18. Dominique Lorentz, Une guerre, Les Arènes 1997
  19. Yves Bonnet, Contre-espionnage, Calmann-Lévy 2000.
  20. Information mentionnée dans une note manuscrite d'André Olivier retrouvée dans une "planque" stéphanoise de la Branche lyonnaise (Roland Jacquard, La longue traque d'Action directe, Albin Michel 1987
  21. a b c et d Commissaire Marcel Leclerc, De l'antigang à la criminelle, Plon, 2000
  22. a et b Serge Savoie, RG, La traque d'action directe, Nouveau Monde Éditions, 2011, 270 p.
  23. Danielle Thiéry et Alain Tourre, Police Judiciaire 100 ans avec la Crim' de Versailles, Paris, Éditions Jacob-Duvernet, , 439 p. (ISBN 978-2-84724-380-2), p. 285-289
  24. « Déférés à la Cour de sûreté de l'État dix-neuf terroristes présumés ont été écroués », Le Monde, 4 avril 1980.
  25. a et b Jean-Pierre Pochon, Les stores rouges, Édition des équateurs (2008)
  26. « Les deux animateurs présumés du groupe Action directe ont été inculpés et écroués », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  27. a b et c Artiste d'origine égyptienne, alias « Youssef », qui a infiltré l’Extrême gauche et qui sera abattu par Action Directe en 1982, son nom ayant été donné par un membre des RG affecté à l’Élysée en 1981
  28. Rouillan 2018, p. 112.
  29. « UN CONVOYEUR DE FONDS EST TUÉ PAR DES MALFAITEURS », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  30. a et b Communiqué commun
  31. a et b Cette suspension ne concerne pas les braquages, considérés comme des « opérations de financement » par Action directe
  32. « Un policier tué à Paris après un hold-up », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  33. Gilbert Thiel, Magistrales insomnies, Fayard, 2005
  34. a et b Jacques Leclercq, Dictionnaire de la mouvance droitiste et nationale de 1945 à nos jours, L'Harmattan, Paris, 2008 (ISBN 978-2-296-06476-8)
  35. Rouillan 2018, p. 145.
  36. a b et c Jean-Louis Bruguière, Ce que je n'ai pas pu dire, entretiens avec Jean-Marie Pontaut, Robert Laffont 2009.
  37. « Des syndicats de policiers dénoncent le « laxisme » du gouvernement », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  38. Jean-François Gayraud, Histoire politique d'une organisation communiste combattante (http://www.theyliewedie.org/ressources/biblio/fr/Anonyme_-_Revolution_et_lutte_armee_en_france.html) et Charles Villeneuve et Jean-Pierre Péret Histoire secrète du terrorisme, Plon, 1987.
  39. Christophe Bourseiller, Les maoïstes. La folle histoires des gardes rouges français, Éditions Plon, p. 430-431.
  40. « Au procès de la branche lyonnaise d'Action directe L'Affiche rouge ou la double imposture », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  41. [PDF] Action directe, Textes de prison 1992-1997, Éléments chronologiques.
  42. Remarquons cependant qu'en novembre 1992, peu après le procès de Max Frérot, le « Comité de lutte des prisonniers d'Action directe » publia un texte sévère contre la « branche lyonnaise ». Intitulé « Du militarisme aux divagations réactionnaires », les auteurs y définissent les membres originels de cette branche comme « une coordination de militants communistes assurant historiquement la continuité du mouvement mao (ex-gauche Prolétarienne) ». Le texte met en cause des « errances comme le localisme réducteur, le clanisme et son chapelet de personnalisme et d'autoritarisme ». Il explique : « Pour être tout à fait clair : dès l’hiver 79-80, la structure lyonnaise, toujours plus réduite à son unité armée et à sa praxis ; ne pouvait plus se présenter comme interne à l'organisation Action directe. » Il critique ensuite « la manie militariste face à la stratégie de guerre révolutionnaire » et « la fausse solidarité avec le prolétariat immigré ». (Textes de prison 1992-1997 - http://www.action-directe.net/userimages/tdp.pdf).
  43. Le Monde, 14 février 1985.
  44. Patrice Lastère, Un flic passe aux aveux, Paris, JC Lattès, , 284 p.
  45. Paris-Match, avril 1982 - cité dans Les stores rouges
  46. Selon Charles Villeneuve et Jean-Pierre Peret, Mohand Hamami était lié aux milieux du terrorisme proche-oriental et notamment aux Farl de Georges Ibrahim Abdallah (Histoire secrète du terrorisme - Plon 1987).
  47. Laurent Greilsamer, Les plumes et le goudron, Le Monde du 10.06.1983
  48. Philippe Boggio, « Les policiers toulousains s'interrogent sur les liens entre les milieux anarchistes des antinucléaires et Action directe », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  49. Révolution et lutte armée en France 1969-1987 - Action directe". Notes & Études de l'Institut de Criminologie no 7 et 8, numéro double - octobre - décembre 1988
  50. Il semblerait que ces attentats contre des objectifs israéliens et juifs, commis peu avant et peu après la fusillade de la rue des Rosiers et critiqués par certains militants, aient accéléré la scission au sein d'Action directe. Un communiqué transmis au nom d'Action directe à l'AFP et à Libération évoque en effet son « éclatement » (…) « à la suite des pratiques autoritaires et bureaucratiques d'un des collectifs d'Action directe. » (Le Monde, 14.08.1982)
  51. Maurice Peyrot, « Les principaux membres de la branche lyonnaise d'Action directe condamnés à 30 ans de réclusion criminelle », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  52. a et b Entretien à Libération, 17.08.82
  53. « Bernard MAURON & Bernard LE DREAU », sur Mémorial des policiers français victimes du devoir (consulté le ).
  54. Rouillan 2018, p. 218-223.
  55. Le Monde 24.02.1987 Les années de cendre et de sang
  56. Page dédiée à l'évènement sur le site non officiel des policiers français morts en service: http://policehommage.blogspot.fr/1983/05/emile-gondry-claude-caiola-trudaine-1983-action-directe.html
  57. a b et c Alain Hamon et Jean-Charles Marchand, Action directe, du terrorisme français à l'euroterrorisme, Le Seuil, 1986.
  58. « LE GÉNÉRAL DE GENDARMERIE GUY DELFOSSE TUÉ AU COURS D'UN HOLD-UP A LYON », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  59. Nadia Lallemant, « Vielsalm : le mystère de l’attaque de la caserne élucidé ? », DH-Les Sports,‎ (lire en ligne)
  60. Rouillan 2018, p. 252-253.
  61. « Action directe revendique les meurtres de deux policiers », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  62. Gilbert Thiel, Solitudes et servitudes judiciaires: Le juge antiterroriste : juge ou partie ?l
  63. Rouillan 2018, p. 281.
  64. « La Fraction armée rouge et Action directe revendiquent conjointement l'attentat de Francfort », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  65. Rouillan 2018, p. 290.
  66. Edwy Plenel, « Le geste d'un desperado ? », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  67. Georges Marion, Objectif Action directe, Le Monde 2.03.97
  68. Action directe, un terrorisme à la française, film documentaire de Clémence Badault (2006) https://www.dailymotion.com/video/x164nck_50-ans-de-faits-divers-action-directe-un-terrorisme-a-la-francaise_news
  69. a et b Charles Le Quintrec, Roland Jacquard, La longue traque d'Action directe, Albin Michel,
  70. Alexis BODDAERT, « La découverte des planques d'Action directe Un travail de fourmi de la gendarmerie », Le Monde,‎
  71. Face à ces menaces, la passivité dont firent preuve l'avocat général Saludo et le président Versini fut vivement dénoncée par le président de la cour d'assises de Paris André Giresse (André Giresse-Philippe Bernert, Seule la vérité blesse, Plon 1987)
  72. a b c et d (en) Michael Dartnell, Action directe: ultra-left terrorism in France, 1979-1987, Paris, , 224 p. (ISBN 0714645664, lire en ligne), p. 172 et 173
  73. Le juge Bruguière estime que Paula Jacques hébergeait Claude Halfen en étant parfaitement au courant de ses activités ; elle écoutait les communications radio de la police lorsque Halfen et ses complices commettaient des attaques de banque (Jean-Louis Bruguière, Ce que je n'ai pas pu dire, entretiens avec Jean-Marie Pontaut, Robert Laffont 2009).
  74. Le Monde du 14.02.1988.
  75. « Action directe en appel La cour confirme les peines contre les dirigeants mais en réduit d'autres et prononce deux relaxes », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  76. « JUSTICE Devant les assises du Rhône Réclusion à perpétuité pour les chefs lyonnais d'Action directe », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  77. « Devant la cour d'assises spéciale de Paris Max Frérot et son avocat se récusent mutuellement », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  78. Libération, 4 juillet 1995.
  79. Le Monde, 09.06.1990, Trois terroristes condamnés par contumace à la réclusion à perpétuité
  80. « Mohand Hamami, né à Voiron et ex-Action directe, est mort en Algérie », sur francebleu.fr, (consulté le ).
  81. Le Nouvel Observateur du 22 mai 1982, cité par Jean-Pierre Pochon, Les stores rouges, Édition des Équateurs, 2008
  82. Eric Pelletier, Jean-Marie Pontaut, Les trois vies de M. Kaehlin, L'Express 16.05.2005, http://www.lexpress.fr/actualite/societe/justice/les-trois-vies-de-m-kaehlin_485932.html
  83. Le Monde 23.05.2005, L'inspecteur Kaehlin, une vie en crypté https://www.lemonde.fr/a-la-une/article/2005/05/23/l-inspecteur-kaehlin-une-vie-en-crypte_652888_3208.html
  84. Yves Bertrand, Je ne sais rien mais je dirai (presque) tout - Conversations avec Eric Branca, Paris, Plon, , 226 p. (ISBN 978-2-259-20295-4)
  85. Gabriel Chahine sera assassiné le 13 mars 1982. L'assassin ne sera jamais identifié mais l'assassinat sera revendiqué plus tard par Action directe.
  86. Charles Villeneuve, Jean-Pierre Péret, Histoire secrète du terrorisme, Plon 1987
  87. Notamment dans un entretien accordé à Jérôme Bonaldi sur France Inter, cité par Claude Cancès, Histoire du 36 quai des Orfèvres, Édition Jacob-Duvernet, 2010.
  88. Sébastien Schifres, La mouvance autonome en France de 1976 à 1984, http://sebastien.schifres.free.fr/chronologie.htm.
  89. a et b Jean-Pierre Pierre-Bloch et André Santini, Sécurité enjeu public no 1, Carrère-Michel Lafon, 1986.
  90. Courrier cité notamment par Edwy Plenel, La part d'ombre, Stock 1992 et le commissaire Marcel Leclerc, De l'antigang à la criminelle, Plon 2000
  91. Capitaine Paul Barril, Guerres secrètes à l'Élysée, Albin Michel 1996
  92. « L'Italie accuse la France d'abriter une « multinationale du terrorisme » », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  93. a et b Philippe Pons, « L'attitude de Paris retarde certaines enquêtes contre le terrorisme nous déclare le juge Spataro », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  94. La France, l'Italie face à la question des extraditions, Institut François Mitterrand 17 juin 2004, http://www.mitterrand.org/La-France-l-Italie-face-a-la.html
  95. http://discours.vie-publique.fr/notices/877003700.html
  96. Robert Belleret, « Régis Schleicher, ancien d'Action directe, en "prévenu taisant" », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  97. AP, « Action directe: semi-liberté pour Schleicher », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  98. http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2009/04/30/01016-20090430ARTFIG00397-semi-liberte-pour-georges-cipriani-.php; https://www.lemonde.fr/societe/article/2010/04/01/action-directe-un-regime-de-semi-liberte-accorde-a-georges-cipriani_1327664_3224.html
  99. « Liberté conditionnelle pour Cipriani, ex-membre d'Action directe », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  100. Semi-liberté pour l'ancienne membre d'Action directe Nathalie Ménigon - Le Monde, 19 juillet 2007
  101. Nathalie Ménigon obtient une semi-liberté, Libération, 19 juillet 2007
  102. L'ex-militante d'Action directe Nathalie Ménigon est sortie de prison, Le Monde, 2 août 2008
  103. Le Parisien, « Nathalie Menigon en liberté conditionnelle », Le Parisien,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  104. Semi-liberté accordée à Jean-Marc Rouillan cofondateur d'Action directe - Agence France-Presse, 6 décembre 2007
  105. Interview de Jean-Marc Rouillan donnée à L'Express
  106. Article sur france-info.com
  107. « Un ancien membre d’Action directe condamné en appel pour apologie du terrorisme », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  108. « Semi-liberté pour Régis Schleicher », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  109. (it)[RTF] www.misteriditalia.it/newsletter/75/numero75.rtf
  110. http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/20040428.OBS8398/?xtmc=actiondirecte&xtcr=6
  111. « La police évacue l'ordre des médecins, occupé par le comité de soutien à Action directe », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  112. http://tempsreel.nouvelobs.com/actualites/20060226.OBS8443/?xtmc=actiondirecte&xtcr=2
  113. Le Monde, 31.03.1980, La police estime avoir démantelé le groupe Action directe
  114. Le Monde 18.04.1980, L'attaque à main armée de Condé-sur-l'Escaut devant les assises du Nord
  115. Notamment la ligue des Droits de l'homme, le PSU, le Syndicat de la magistrature.
  116. Le Monde du 28.04.1989, A la cour d'assises du Nord, amnistie ou acquittement pour six des sept accusés dans l'affaire de Condé-sur-l'Escaut
  117. Laurent Louessard prendra en charge quelques mois plus tard la publication du journal L'Internationale avec Joëlle Aubron.
  118. Yannick Blanc, Les esperados, une histoire des années 1970, Éditions de l'Échappée, 2011
  119. Le Dauphine 07.08.2013 Le fantôme de Pierre Conty http://www.ledauphine.com/france-monde/2013/08/07/le-fantome-de-pierre-conty
  120. Il n'a jamais réapparu depuis 1977. Le 22 mai 2000, la peine capitale prononcée contre lui a été prescrite. Christian Bonnet, ministre de l'Intérieur en 1977 aurait énigmatiquement déclaré à son sujet : « Il ne nuira plus. » (Yannick Blanc Les Esperados, une histoire des années 1970, Éditions l'Échappée, 2011)
  121. Le Monde 25.09.1980 Un important stock d'explosifs est découvert près de la ferme où habitait Pierre Conty et Commissaire Marcel Leclerc, De l'antigang à la criminelle, Plon 2000
  122. Voir notamment : http://geostratos.wordpress.com/2008/06/
  123. Le Monde 06.12.77 Le meurtrier présumé de M. Tramoni est arrêté
  124. Dix interpellations après le saccage du musée de la Légion d'honneur, Le Monde du 27 avril 1983
  125. Le Monde, 2 avril 1985 Une lettre de Frédéric Oriach
  126. Florence Rey est décrite comme une sorte de petite Nathalie Ménigon par les enquêteurs : « En vingt-cinq ans de police judiciaire, je n’ai jamais été confronté à un tel mutisme » dans Le Monde 9 juin 2006, « Florence Rey, Audry Maupin : Tueurs nés ? » Un document de Marie-Sophie Tellier - Faites entrer l’accusé - Série proposée par Christian Gerin, présentée par Christophe Hondelatte, produite par 17 juin Média, réalisée par Bernard Faroux, rédacteur en chef : Christian Huleu. Décembre 2003.
  127. https://www.marianne.net/Coupat-in-situ_a180195.html; http://www.rue89.com/2008/12/23/affaire-coupat-la-france-et-ses-epouvantails-gauchistes?page=8#comment-614278
  128. Christophe Bourseiller interrogé notamment sur le site les influences.fr : http://www.lesinfluences.fr/Christophe-Bourseiller.html.
  129. Jean-Marc Leclerc, « Nouvelle menace d'Action directe », Le Figaro,‎ (lire en ligne).
  130. (ar) « La Prisonnière du Pont aux Dions », sur eubn.org.free.fr (consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

Il existe une catégorie consacrée à ce sujet : Action directe.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]