Benoît de Sainte-Maure

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Benoît de Sainte-Maure
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Roman de Troie, La chronique des ducs de Normandie (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Benoît de Sainte-Maure (souvent orthographié de Sainte-More) est un poète normand ou tourangeau du XIIe siècle.

Œuvres[modifier | modifier le code]

Roman de Troie[modifier | modifier le code]

Le Roman de Troie (1160-1170) est composé en vers octosyllabes à rimes plates. Ce roman est la principale œuvre en langue romane traitant de la guerre de Troie au Moyen Âge. L'auteur se propose de mettre en romanz les courts récits latins de la prise de Troie de Darès de Phrygie et de Dictys de Crète, tout en récusant la source homérique, accusée de mensonge. On a longtemps tenu pour acquis que l'œuvre avait été dédiée à Aliénor d'Aquitaine et commandité par elle à cause de l'hommage rendu par l'auteur à une riche dame de riche rei. Or ce patronage est remis en question : la formule est vague et peut autant faire allusion à la Vierge qu'à Aliénor ou à toute autre reine susceptible de vouloir commanditer et rémunérer l'auteur. Ce poème a été publié, avec une Étude, par Aristide Joly (in-4, 1870) et en 1904-1912 par Léopold Constans (lire en ligne sur Gallica). Partant de l'hypothèse que Benoît de Sainte-Maure était tourangeau, donc un sujet des Plantagenêts, Tamara F. O'Callaghan, professeur de littérature médiévale à l'Université du Kentucky, a toutefois suggéré que le sujet même, engagé au départ comme une diatribe contre les femmes infidèles – dont Briséida est le modèle – et les « putains royales », aurait été ensuite prudemment corrigé par l'auteur pour déboucher sur un portrait favorable d'Hélène de Troie destiné à apaiser l'éventuelle colère d'Aliénor avec qui le parallèle serait allé de soi[1].

Chronique des ducs de Normandie[modifier | modifier le code]

La Chronique des ducs de Normandie[2],[3],[4], ou Histoire des ducs de Normandie[5], est une chronique historique[3],[5] en 44 544 vers[6] octosyllabiques[2],[5] à rimes plates[2]. Relatant la vie des ducs de Normandie, elle s'interrompt en [5], à la mort du duc Henri Ier Beauclerc, le plus jeune des fils de Guillaume le Conquérant[6].

La chronique nous est connue grâce à deux manuscrits[2],[4],[5] : le plus ancien, dit de Tours, est daté de la fin du XIIe siècle et est conservé à la bibliothèque municipale de Tours ; le second, dit de Londres, est daté de la première moitié du XIIIe siècle et est conservé à la British Library.

L'identité de son auteur, prénommé Benoît, a été discutée entre Franz Settegast et Hermann Stock, identifiant Benoît à Benoît de Saint-Maure, et leur adversaire, Léopold Constans[7]. Composée vers [5][2] (1175), elle aurait été commandée par le roi d’Angleterre Henri II. Elle se fonde sur plusieurs textes dont les Gesta Normannorum ducum de Guillaume de Jumièges[5] et le Roman de Rou de Wace[5] ainsi que des chroniqueurs tels que Guillaume de Poitiers et Dudon de Saint-Quentin. Il adopte de Dudon de Saint-Quentin la tripartition de la société féodale. Elle a été publiée par Francisque Michel (3 volumes, in-4, 1836-1844).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Tamara F. O’Callaghan, "Tempering Scandal: Eleanor of Aquitaine and Benoît de Sainte-Maure’s Roman de Troie". In : Eleanor of Aquitaine. Palgrave Macmillan, New York, 2003. p. 301-317.
  2. a b c d et e Arlima.
  3. a et b BFM, p. 1.
  4. a et b Walhelet-Willem 1954, p. 142.
  5. a b c d e f g et h Histoire des ducs de Normandie (BNF 16009945) [consulté le=25 novembre 2016].
  6. a et b Walhelet-Willem 1954, p. 144, n. 1.
  7. Walhelet-Willem 1954, p. 143.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Emmanuèle Baumgartner, Le Roman de Troie, Paris, Union générale d’éditions, 1987 (ISBN 2264010754) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Cristian Bratu, “Translatio, autorité et affirmation de soi chez Gaimar, Wace et Benoît de Sainte-Maure,” The Medieval Chronicle 8 (2013), 135-164.
  • Catherine Croizy-Naquet, Thèbes, Troie et Carthage : poétique de la ville dans le roman antique au XIIe siècle, Paris ; Genève, Champion ; Slatkine, 1994
  • C. Durand, Illustrations médiévales de la légende de Troie. Catalogue commenté des manuscrits fr. illustrés du Roman de Troie et de ses dérivés, Brepols Publishers, 2010, (ISBN 978-2-503-52626-3) Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Anne Marie Gauthier, Édition et étude critique du cycle des retours du Roman de Troie de Benoît de Sainte-Maure d’après le manuscrit Milano, Biblioteca Ambrosiana D 55 sup et six manuscrits de contrôle, Ottawa, Bibliothèque nationale du Canada, 1999
  • Francisque Michel (éd.), Histoire des ducs de Normandie et des rois d’Angleterre, New York, Johnson Reprint Corporation, 1965 Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • Alexandre Pey, Essai sur le Roman d’Enéas, Paris. 1856, in-8°. Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • [Arlima] Laurent Brun (compléments de Max Lieberman, Serena Modena, Stefano Resconi, Paul Rockwell et Lorenzo Tomasin), « La Chronique des ducs de Normandie », sur Archives de littérature du Moyen Âge, Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • [BFM] Benoît de Saint-Maure, Chronique des ducs de Normandie, sur Base de français médiéval, Document utilisé pour la rédaction de l’article
  • [Walhelet-Willem 1954] Jeanne Walhelet-Willem, « Fahlin (Carin). Chronique des ducs de Normandie par Benoît », Revue belge de philologie et d'histoire, vol. 32, no 1,‎ , p. 142-144 (lire en ligne [fac-similé], consulté le ) Document utilisé pour la rédaction de l’article

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]