Biais émotionnel

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Un biais émotionnel est un phénomène psychologique lié aux émotions. Il consiste en une distorsion de la connaissance et de la décision en raison de facteurs émotionnels.

Description[modifier | modifier le code]

Il se présente comme une réaction émotionnelle inadaptée à la situation et pouvant perturber la prise de décision. Il peut venir de l'individu lui-même, ou être un effet de la relation interpersonnelle, ou encore être conditionné par un effet de groupe.

Une personne sujette à un tel biais sera généralement encline :

  • à croire quelque chose qui a un effet émotionnel positif, qui donne un sentiment agréable, même s'il existe des preuves rationnelles contraire.
  • à être réticente à accepter des réalités désagréables et donne une souffrance mentale, ou est une idée dérangeante car liée à une idée de souffrance : qui peut elle-même être conditionnée par d'autres effets ou biais.

Les effets des biais émotionnels[modifier | modifier le code]

Les expériences en neurosciences ont montré comment les émotions et la cognition, qui sont présents dans différentes régions du cerveau humain des personnes, interfèrent entre eux dans le processus décisionnel, ce qui entraîne très souvent une primauté de l'émotion sur le raisonnement[1].

Cela pourrait expliquer certaines réactions irrationnelles et dommageables et prouver que les mouvements qui pourraient avoir lieu pendant ces émotions sont biaisés (en cas de sur-optimisme ou sur-pessimisme par exemple).

Un biais émotionnel a des effets similaires à ceux d'un biais cognitif (il peut d'ailleurs être classé dans une sous-catégorie de ces biais). Toutefois la distorsion résulte d'un blocage de l'attention dû à l'affect plutôt qu'à l'intellect.

Applications[modifier | modifier le code]

Chez les personnes souffrant d’addiction à l'alcool, il semble exister un biais émotionnel dans la perception des situations futures pouvant amener à une modification du risque de rechute[2].

Chez les enfants scolarisés, il semble exister un lien entre la perception de leurs compétences par eux-mêmes et leurs parents avec leurs résultats scolaires[3].

Annexes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) « Ramsay MacMullen, Feelings in History. Claremont, CA: Regina Books, 2003. Pp. iv, 198. », sur ccat.sas.upenn.edu (ISBN 1-930053-25-8, consulté le )
  2. (en) Peggy Bayart et Stéphane Rusinek, « Étude des biais d’interprétation émotionnelle dans l’évaluation de situations futures chez le sujet alcoolodépendant », Journal de Thérapie Comportementale et Cognitive, vol. 22, no 2,‎ , p. 40–45 (ISSN 1155-1704, DOI 10.1016/j.jtcc.2012.03.001, lire en ligne, consulté le )
  3. (en) Gian Vittorio Caprara, Roberta Fida, Michele Vecchione et Giannetta Del Bove, « Longitudinal analysis of the role of perceived self-efficacy for self-regulated learning in academic continuance and achievement. », Journal of Educational Psychology, vol. 100, no 3,‎ , p. 525–534 (ISSN 1939-2176 et 0022-0663, DOI 10.1037/0022-0663.100.3.525, lire en ligne, consulté le )

Articles connexes[modifier | modifier le code]