Centrale nucléaire du Bugey

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Centrale nucléaire du Bugey
Centrale nucléaire du Bugey
Administration
Pays
Région
Département
Commune
Coordonnées
Opérateur
Construction
Mise en service
Mise à l’arrêt définitif
1994 (réacteur no 1)
Statut
en service (réacteurs no 2, 3, 4 et 5)
Direction
Elvire Charre [1]
Effectifs
1 703Voir et modifier les données sur Wikidata
Réacteurs
Fournisseurs
Type
Réacteurs actifs
2 × 880 MW + 2 × 910 MW (nets)
Puissance nominale
3 580 MW (nets)
Production d’électricité
Production annuelle
26,25 TWh (2019)[2],[3],[4],[5]
Facteur de charge
83,8 % (en 2019)
Production moyenne
22,83 TWh (2015 à 2019)
Production totale
919,74 TWh (fin 2021)

Source froide
Site web
Carte

La centrale nucléaire du Bugey est une centrale nucléaire française, implantée sur la commune de Saint-Vulbas (Ain), en limite sud-ouest du Bugey, à 23 kilomètres d'Ambérieu-en-Bugey, à environ 45 kilomètres à l'est de Lyon et à 20 km au sud-est de Meximieux ainsi qu’à 97 kilomètres au nord-ouest de Grenoble et à 118 km au sud-ouest de Genève.

Présentation[modifier | modifier le code]

Le site occupe une superficie d'une centaine d'hectares sur la rive droite du Rhône, il comprend quatre réacteurs à eau pressurisée (REP) en fonctionnement, un magasin inter-régional de stockage de combustible neuf, l'ancien réacteur no 1, de filière UNGG, définitivement arrêtée en 1994[6] et en cours de démantèlement[7], et une installation de conditionnement et d'entreposage de déchets radioactifs mise en service en 2020[8].

Les quatre REP en service ont une puissance nominale unitaire d'environ 900 MWe chacun. Les unités nos 2 et 3 sont refroidies directement par l'eau du Rhône, les unités nos 4 et 5 sont chacune refroidies par deux tours aéroréfrigérantes de 128 mètres de hauteur.

Une zone horticole a été créée en 1984 en aval du site du Bugey. Elle est approvisionnée en eau tiède (entre 25 et 30 °C) prélevée sur les circuits de refroidissement des unités 4 et 5, avant passage dans les aéroréfrigérants[9],[10].

En 2023, environ 1 400 personnes travaillent sur le site, dont 600 salariés d'entreprises prestataires[11].

À partir de ses quatre réacteurs de 900 MW en exploitation, la centrale nucléaire du Bugey produit en moyenne 20 milliards de kWh par an, soit environ 40 % des besoins en électricité de la région Auvergne-Rhône-Alpes[12].

Caractéristiques des réacteurs en service[modifier | modifier le code]

Les quatre réacteurs de la centrale du Bugey sont des modèles du palier « Contrat programme 0 (CP0) » qui comprend aussi les deux réacteurs de la centrale de Fessenheim (réacteurs mis à l’arrêt définitif en 2020). Ils ont été construits par Framatome et sont exploités par EDF.

Les caractéristiques détaillées de chaque réacteur en activité sont les suivantes :

Nom du réacteur Modèle Capacité [MW] Début constr. Raccord. au réseau Mise en service comm. 1re visite décennale 2e visite décennale 3e visite décennale[13] 4e visite décennale[14],[15]
Thermique
(MWt)
brute
(MWe)
Nette
(MWe)
Bugey-2[2] CP0 2 785 945 910 nov. 1972 mai 1978 mars 1979 18 novembre 1989 au 7 avril 1990 9 septembre 2000 au 17 mars 2001 27 février 2010 au 5
novembre 2010
18 janvier 2020
au 15 février 2021
Bugey-3[3] CP0 2 785 945 910 sept. 1973 sept. 1978 mars 1979 19 juillet 1991 au 28 août 1992 31 mai 2002 au 5 octobre 2002 8 juin 2013 au 12 novembre 2013
[16]
11 novembre 2023
au 06 mai 2024[17]
Bugey-4[4] CP0 2 785 917 880 juin 1974 mars 1979 juil. 1979 4 août 1990 au 20 janvier 1991 9 juin 2001 au 5 octobre 2001 5 février 2011 au
25 juin 2011
22 novembre 2020 au
24 juin 2021
Bugey-5[5] CP0 2 785 917 880 juil. 1974 juil. 1979 janv. 1980 26 janvier 1991 au 22 juin 1991 13 octobre 2001 au 24 janvier 2002 11 juin 2011
au 20 décembre 2011
31 juillet 2021 au
3 mai 2022

Historique[modifier | modifier le code]

Le chantier du premier réacteur Bugey-1 est lancé en 1965.

En 1968, le décret autorisant la création par Électricité de France de Bugey-1 est publié[18].

Le réacteur uranium naturel graphite gaz Bugey 1 est connecté au réseau pour la première fois en 1972[19], les deux réacteurs à eau pressurisée Bugey 2 et Bugey 3 en 1978[20],[21], suivis de Bugey 4 et Bugey 5 en 1979[22],[23].

En janvier 2020, dans le cadre de la mise en œuvre de la loi sur la transition énergétique, l'exploitant EDF propose au gouvernement français d’étudier la mise à l’arrêt de deux réacteurs de la centrale du Bugey[24]. En février 2022, le gouvernement Jean Castex indique une modification importante de cette loi sur la transition énergétique, puisque plus aucun réacteur en état de produire ne sera fermé à l'avenir, sauf pour des raisons de sûreté[25].

Le , un conseil de politique nucléaire réuni par le président de la République Emmanuel Macron décide de la construction de la troisième paire de réacteurs EPR2 à la centrale de Bugey, après la première à Penly et la seconde à Gravelines[26]. Le gouvernement Borne annonce que le site du Bugey mettra en service les deux réacteurs EPR2 à partir de 2042[27].

Maintenance[modifier | modifier le code]

  • 1990/91 : Première visite décennale des quatre réacteurs à eau pressurisée[28].
  • 1992/93/94  : Fonctionnement de l’« installation de super compactage du Bugey » (ISB) pour les déchets de l’exploitation courante, d’opérations de maintenance ou de démantèlement des ateliers dans l’ensemble des centrales électronucléaires françaises[29].
  • 1993 : Changement des trois générateurs de vapeur de Bugey 5.
  • 1994 : Mise à l’arrêt de Bugey 1.
  • 1999 : Évaluation internationale OSART (Operational Safety Assessment Review Team).
  • 2000 : Deuxième visite décennale de la tranche 2[30].
  • 2001 : Deuxième visite décennale de la tranche 4[30]. Première évaluation globale de sureté.
  • 2002 : Deuxième visite décennale des tranches 3 & 5[30].
  • 2003 : Obtention de la certification ISO 14001 (norme environnementale)[31]
  • 2004 : Deuxième évaluation globale de sureté.
  • 2005 : Certification hygiène et sécurité OHSAS 18001[31]. Fin des opérations de mise à l’arrêt définitif de Bugey 1.
  • 2007 : Changement des trois générateurs de vapeur de la tranche 4.
  • 2008 : Triple certification qualité (ISO 9001), sécurité, environnement[31].
  • 2008 : Parution du décret (du 20 novembre 2008) autorisant EDF à achever les opérations de démantèlement de Bugey 1, notamment du caisson réacteur.
  • 2009 : Requête du réseau Sortir du nucléaire devant le Conseil d'État tendant à l’annulation du décret autorisant EDF à procéder aux opérations de démantèlement du réacteur Bugey 1[32].
  • 2010 : Troisième visite décennale de la tranche 2[33] et changement de ses trois générateurs de vapeur.
  • 2010 : Arrêt pour simple rechargement de la tranche 3 et changement de ses trois générateurs de vapeur.
  • 2011 : Troisième visite décennale des tranches 4[34] et 5[35].
  • 2013 : Troisième visite décennale de la tranche 3[36],[37].
  • 2020 : Quatrième visite décennale de la tranche 2.
  • 2035 (environ) : Phase finale de réhabilitation du site du Bugey 1[38].

Incidents[modifier | modifier le code]

  • 1969 : Un Jodel D-140 percute une ligne électrique qui traverse le Rhône au droit du chantier de la centrale nucléaire de Bugey. L’appareil plonge dans le Rhône en crue, tuant les quatre personnes à bord[39].
  • 1984 : Le réacteur no 5 frôle la perte totale de ses alimentations électriques de puissance, ce qui a pour conséquence de créer une fuite dans le circuit primaire[40].
  • 2002 : Selon un rapport de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), certaines fonctions de sauvegarde assurant le refroidissement du réacteur pourraient ne plus être assurées en cas de séisme.
  • 2003 : Hausse de la température de l’eau rejetée en raison de la canicule de 2003[41]. Le , la centrale nucléaire du Bugey commet une infraction à la limite autorisée d'échauffement du Rhône. Le , la centrale nucléaire du Bugey commet une infraction pendant neuf heures. La température mesurée n'a pas été révélée.
  • 2005 : Le , l'ASN rend compte d'une inspection menée les 3 et précédents. L'exercice a révélé l'impossibilité d'ouvrir à temps le robinet d'eau sur un poteau incendie récemment remplacé. De plus, une des équipes d'intervention n'avait pas le bon plan des locaux et ne connaissait pas les lieux.
  • 2007 : Selon un rapport datant d'avril 2007, l’ASN estime que le site doit être vigilant en matière de transport de matières radioactives et accroitre la rigueur lors des contrôles réalisés avant l’expédition du combustible usé.
  • 2011 : Sept agents, dont un salarié EDF et six employés d’entreprises extérieures, font sonner les détecteurs de radioactivité au sortir de la zone nucléaire du bâtiment du réacteur no 5, alors à l’arrêt pour cause de visite décennale[42].
  • 2011 : Un technicien EDF chargé de la radioprotection de la centrale du Bugey entre par erreur dans un local adjacent à celui où il devait intervenir. Constatant une activité radiologique supérieure à celle prévue, il quitte immédiatement les lieux. La dose d'irradiation totale reçue est mesurée à une valeur inférieure au dixième de la dose annuelle autorisée[43].
  • 2011 : Un camion de chantier sortant de la centrale décharge des gravats radioactifs dans une carrière de la région[44],[45].
  • juin 2013 : Incendie dans la salle des machines du réacteur 5, au niveau de l’alternateur. La salle des machines est immédiatement évacuée[46]. Soixante-et-onze pompiers rejoints par une équipe d'EDF maîtrisent le feu en deux heures[47].
  • juin 2017 : Incendie sur la toiture d'un bâtiment de la zone nucléaire de l’unité de production no 5. Le feu est maîtrisé et l'ASN classe l'incident au niveau zéro[48].

Mouvement antinucléaire[modifier | modifier le code]

  • 1970 : première manifestation antinucléaire en France, dans le Bugey.
  • 1971 : marche pacifique face à la centrale nucléaire du Bugey réunissant 15 000 à 20 000 personnes[49][source insuffisante].
  • 2011 : le Réseau Sortir du nucléaire crée une association locale dans le Bugey[50].
  • 2011 : création du collectif Stop Bugey, qui regroupe des partis politiques, des syndicats et des associations[51][source insuffisante].
  • 2011 : une quinzaine d'associations suisses déposent une pétition adressée au Conseil d'État genevois pour demander au gouvernement d'agir par tous les moyens juridique et politiques contre le projet de stockage de déchets[52].
  • 2012 : Le Conseil général de la ville Suisse de Sion veut vendre la sous-participation que possède la Ville de Sion dans la centrale nucléaire du Bugey en France voisine[53].
  • 2012 : Un militant de Greenpeace survole en paramoteur la centrale nucléaire du Bugey[54].
  • Mars 2016 : Le canton et la ville de Genève annoncent leur volonté de porter plainte contre X au sujet de la centrale nucléaire française du Bugey pour « mise en danger de la vie d’autrui et pollution des eaux ». Ils sont assistés par l’avocate et ancienne ministre de l’environnement Corinne Lepage. Ils agissent, selon eux, dans le cadre de la constitution cantonale qui leur impose de « tout mettre en œuvre pour s’opposer à toutes velléités nucléaires dans et proches de ses frontières »[55].
  • Janvier 2019 : Le canton et la ville de Genève, après avoir vu leur plainte plainte contre X de 2016 classée sans suite, en déposent une nouvelle cette fois-ci sur le droit des installations de la centrale, ce qui devrait permettre la constitution d’une partie civile et la désignation d’un magistrat qui ouvrira une enquête sur le fonctionnement de la centrale[56],[57].
  • Avril 2021 : le canton et la ville de Genève déposent un recours contre la décision de l'Autorité de sûreté nucléaire française (ASN) permettant à la centrale du Bugey de fonctionner au-delà de quarante ans[58].

ICEDA[modifier | modifier le code]

EDF a construit un entrepôt de 8 000 m2, appelé ICEDA (Installation de conditionnement et d'entreposage de déchets actifs) et destiné à contenir 2 000 tonnes de déchets radioactifs provenant des neuf réacteurs de la filière française uranium naturel graphite gaz (UNGG) en cours de démantèlement depuis l'arrêt en 1994 du dernier réacteur de cette filière, Bugey 1.

Retards de construction[modifier | modifier le code]

Le , un entrepreneur agricole de la région a obtenu la suspension des travaux de construction sur site d'entreposage en raison de la non-conformité du permis de construire d'ICEDA car en violation avec un plan local d'urbanisme de la commune de Saint-Vulbas qui interdit toute occupation du sol liée à d'autres installations nucléaires que celle du Bugey[59],[60].

Le , la cour d'appel administrative de Lyon a ordonné l'annulation du permis de construire de l'installation de stockage de déchets nucléaires ICEDA dans l'enceinte de la centrale du Bugey. La commune de Saint-Vulbas souhaite réviser son PLU pour ouvrir la zone de sa centrale nucléaire à des constructions extérieures. Selon l'avocat de l'entrepreneur agricole, le site est mal choisi car à proximité d'un fleuve (le Rhône) et d'une centrale nucléaire (du Bugey)[61].

Le , EDF annonce la reprise des travaux à la suite d'un arrêt favorable de la cour administrative d'appel de Lyon le [62].

Mise en service[modifier | modifier le code]

Le , l'ASN autorise la mise en service de l'INB ICEDA[63]. Le premier emballage de déchets radioactifs entreposé par ICEDA est reçu à l'automne 2020 en provenance du chantier de démantèlement du réacteur de Chooz A[64].

Sureté nucléaire et transparence[modifier | modifier le code]

Champ de tournesols sur fond de centrale du Bugey.

La loi relative à la transparence et la sureté nucléaire du , définit la transparence comme « l'ensemble des dispositions prises pour garantir le droit du public à une information fiable et accessible en matière de sécurité nucléaire ».

Dans ce cadre, la centrale diffuse de nombreuses sources d'information :

  • Un rapport annuel qui reprend les principales dispositions et les résultats du site en matière de sûreté, de radioprotection et d'environnement. Il comporte un avis indépendant du comité d'hygiène sécurité et conditions de travail (CHSCT). Il est disponible auprès de la mission communication de la centrale ;
  • Bugey en bref présente les résultats annuels de la centrale et est diffusé dans un périmètre de cinq kilomètres aux riverains du site ;
  • Des bulletins sont diffusés régulièrement aux membres de la commission locale d’information (CLI) et aux médias locaux ;
  • Bugey l'essentiel est diffusé mensuellement à plus de quatre cent personnes issues du monde de l'enseignement, du médical, de l'industrie, des élus et des associations locales ;
  • Un site web publie toutes les mesures faites dans l'environnement et un résumé de tous les événements significatifs de sûreté de niveau 1 ou plus de l'échelle INES (échelle internationale des événements nucléaires).

Surveillance de l'environnement[modifier | modifier le code]

Surveillance de l'environnement

Une surveillance est assurée sur l'eau, la faune et la flore. Ces contrôles représentent 2 000 prélèvements autour du site et 8 000 analyses en laboratoire par an. 13 balises sont installées dans un rayon de 10 km autour de la centrale pour vérifier l'absence de radioactivité.

L'activité de l'air
Mesure dans l'air de l'ensemble des rayonnements bêta émis par les poussières atmosphériques.
Moyenne de l'année 2007 : 0,61 mBq m−3 (millibecquerel par mètre cube)
Le rayonnement ambiant
Mesure en continu du rayonnement ambiant aux quatre points cardinaux à un kilomètre du site.
Moyenne de l'année 2007 : 0,069 µGy h−1 (microgray par heure)
L'activité des végétaux
Mesure de la radioactivité sur les végétaux prélevés à proximité de la centrale. Les chiffres peuvent varier selon le type de végétaux.
Moyenne de l'année 2007 : 241 Bq kg−1
L'activité des eaux souterraines
Mesure de l'eau prélevée dans des puits du site, du tritium et des autres radio-éléments.
Moyenne de l'année 2007 : en deçà de la sensibilité des appareils de mesure.
L'activité du lait
Mesure de la radioactivité du lait activité naturelle, potassium 40 déduit.
Moyenne de l'année 2007 : en deçà de la sensibilité des appareils de mesure.
Activité de plusieurs substances du quotidien
Élément Becquerel
eau de mer 12 Bq L−1
fruits 40 à 90 Bq kg−1
granite 8 000 Bq kg−1
lait 50 Bq L−1 (activité naturelle du potassium 40 inclus)

Surveillance de la température de l'eau du Rhône[modifier | modifier le code]

Les autorisations de prélèvements et de rejets d'eau non radioactifs dans le domaine public fluvial nécessaire au fonctionnement des installations de Bugey sont règlementées par l'arrêté préfectoral du et par l'arrêté ministériel du pour les situations climatiques exceptionnelles.

Limite règlementaire (arrêté préfectoral) de l'échauffement du cours d'eau et de températures:

  • Échauffement : + 7,5 °C (ramené à + 5,5 °C entre le 01/07 et le 15/09)
    Note : l'échauffement est principalement due aux unités no 2 et 3 qui ne sont pas refroidies par les aéroréfrigérants.
  • Température aval (calculé) : 24 °C (portée à 26 °C pendant 35 jours entre le 01/06 et le 30/09)
  • Température de l'eau rejetée : 30 °C

Les prélèvements d'eau dans le Rhône sont les suivants : (ordre de grandeur, pour un débit du Rhône de 200 m3/s à Genève)

  • Unités 2 et 3 : 43 m3/s par unité qui sont restitués en aval.
  • Unités 4 et 5 : 2 m3/s par unité dont 0,5 m3/s sont évaporés dans les deux tours.

En 2023, la centrale sera équipé d'un démonstrateur de récupérateur d'eau dans les panaches des tours de refroidissement permettant d'augmenter la restitution d'eau en aval[65].

Risques naturels et technologiques majeurs sur la centrale[modifier | modifier le code]

En 2012 les risques naturels et technologiques majeurs identifiés pour la centrale sont[66] :

  1. Inondation par rupture de digue, rupture de barrage ou remontée de nappe ;
  2. Sismicité modérée.

En 2018, le risque de rupture de barrage sur l'Ain est rappelé par un reportage de l'émission de télévision Envoyé spécial qui indique que le barrage de Vouglans en amont de la centrale du Bugey présente des signes de fatigue et donc un risque accru d’inondation pour le site[67]. Le reportage remarque une faille : alors que la loi impose à EDF de prendre en compte le scénario le plus pessimiste et sachant que la hauteur d'eau officielle du barrage est de 429 m NGF, EDF a établi son niveau de risque en cas de rupture avec une hauteur d'eau de 424 m NGF, ce qui nécessite une vidange préventive de 5 m en cas d’annonce de crue (sources : EDF nucléaire et EDF hydraulique)[68]. Cela représenterait 85 millions de m3 qui manquent au calcul de la vague de submersion, et donc, selon le reportage, les informations transmises à l'autorité de sûreté nucléaire sont fausses (54' dans le reportage[67]). Corinne Lepage fait remarquer que le différentiel entre la hauteur de la centrale et le niveau de l'eau n'est que de vingt centimètres, ce qui est une marge de sécurité très faible (intervention à 57' dans le reportage).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. https://www.leprogres.fr/encadres/2023/03/18/au-fil-de-la-commission
  2. a et b (en) « Nuclear Power Reactor Details - Bugey-2 », sur pris.iaea.org (consulté le ).
  3. a et b (en) « Nuclear Power Reactor Details - Bugey-3 », sur pris.iaea.org (consulté le ).
  4. a et b (en) « Nuclear Power Reactor Details - Bugey-4 », sur pris.iaea.org (consulté le ).
  5. a et b (en) « Nuclear Power Reactor Details - Bugey-5 », sur pris.iaea.org (consulté le ).
  6. Bugey-1 Permanent Shutdown PRIS, AIEA, 10 mai 2023
  7. Centrale nucléaire du Bugey (Réacteur 1), ASN, 17 mai 2022
  8. PPI CNPE du Bugey pages 14 et 15, ain.fr, juin 2019
  9. Une retombée agricole du nucléaire rhodanien : les serres chauffées pp. 193-217, Revue de géographie de Lyonpersee.fr, consulté le 25 juin 2023
  10. Centrales nucléaires et environnement Prélèvements d’eau et rejets page 147, edp-open.org, consulté le 25 juin 2023
  11. « La centrale nucléaire du Bugey : Fiche presse 2023 » [PDF]
  12. EDF-CNPE du Bugey, préfecture du Rhône, octobre 2023
  13. Date de fin dernière visite décennale (VD)
  14. Lancement des 4es visites décennales de la centrale du Bugey
  15. Calendrier prévisionnel des visites décennales des 58 réacteurs nucléaires français
  16. [PDF]Poursuite du fonctionnement du réacteur no 3 de la centrale nucléaire du Bugey après son troisième réexamen périodique, ASN, 20 février 2018
  17. (en) « Nuclear Monitor », sur nuclear-monitor.fr (consulté le ).
  18. Autorisation de créer la centrale du Bugey (1re tranche), Journal Officiel du 24 novembre 1968, Décret du 22 novembre 1968.
  19. Bugey-1, pris aiea, consulté le 1er août 2023
  20. Bugey-2, pris aiea, consulté le 1er août 2023
  21. Bugey-3, pris aiea, consulté le 1er août 2023
  22. Bugey-4, pris aiea, consulté le 1er août 2023
  23. Bugey-5, pris aiea, consulté le 1er août 2023
  24. CARTE. EDF envisage l'arrêt de réacteurs dans huit centrales nucléaires, La Dépêche, 21/01/2020
  25. La nouvelle stratégie énergétique de la France
  26. « Nucléaire : Macron choisit la centrale du Bugey pour accueillir deux futurs EPR2 », sur Les Echos, (consulté le )
  27. « Nucléaire : le gouvernement choisit le site du Bugey comme troisième lieu pour de futurs réacteurs », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
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  29. ANDRA - 2009 : Inventaire national des matières et déchets radioactifs : Catalogue descriptif des familles.
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  31. a b et c CNPE du Bugey - Le site et ses installations, sur hctisn.fr du , consulté le 23 septembre 2018.
  32. Réseau Sortir du nucléaire - 21 janvier 2009 : Bugey - Recours à l’encontre du décret autorisant le démantèlement de Bugey 1.
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  34. Enviscope - 8/02/2011 : « Troisième visite décennale pour le réacteur 4 de Bugey »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  35. ASN - 17/01/2012 : Arrêt pour troisième visite décennale du réacteur no 5.
  36. Enviscope - 30/04/2012 ; « Bugey: Sortir du Nucléaire estime que la visite décennale est en retard »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
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  38. Bugey 1 : démantèlement repoussé Michel Deprost, enviscope, 14 janvier 2019
  39. Drames aériens dans le département de l'Ain, Journal rhônalpin de l'actualité aéronautique.
  40. Histoire de la sureté de l'énergie nucléaire civile en France (1945-2000) par FOASSO Cyrille - 2003 - Université Lumière Lyon 2 (partie IV - chapitre 14.4)
  41. 03/08/2003 : LYON CAPITALE - Coup de chaud à la centrale du Bugey
  42. Centrale du Bugey : sept agents victimes légèrement contaminés, Le Progrès - 29/06/2011.
  43. Bugey: Un technicien surexposé, Enviscope - 24/10/2011.
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  45. Incident du Bugey : la direction de la centrale reconstitue le fil des événements, Lyon Capitale - 12/08/2011.
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  48. « Feu à la centrale du Bugey : l’Autorité de sûreté du nucléaire sur les lieux ce mardi », sur placegrenet.fr, (consulté le )
  49. Vidéo tournée lors de la manifestation anti-nucléaire de Bugey, le 10 juillet 1971.
  50. Sortir du nucléaire crée une antenne dans le Bugey, Le Progrès - 29/08/2011.
  51. Stop Bugey : Les anti-nucléaires de l'Ain se rassemblent, Radio scoop - 14/10/2011.
  52. Le dépôt de déchets radioactifs du Bugey suscite des protestations à Genève, Tribune de Genève - 1/06/2011 : « Copie archivée » (version du sur Internet Archive).
  53. Le général demande la vente de la participation à la centrale du Bugey, Le Nouvelliste C.H. - 28/02/2012.
  54. Un militant de Greenpeace atterrit en parapente dans la centrale nucléaire du Bugey, France Info - 02/05/2012.
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  56. « Nonante incidents dans la centrale nucléaire du Bugey: Genève porte plainte et demande sa fermeture », Journal de Bâle et Genève, (consulté le )
  57. Nouvelle plainte de Genève contre la centrale nucléaire française du Bugey, dans l'Ain, francetvinfo.fr du consulté le
  58. Genève poursuit son combat pour fermer la centrale nucléaire du Bugey, rts, 28 avril 2021
  59. 'Le Temps, Christian Lecomte Suspension des travaux du centre de stockage de déchets nucléaires du Bugey, consultée le 11 avril 2012
  60. « 'Le Temps, Christian Lecomte Dans l’Ain, les palmiers font échec au nucléaire »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), consultée le 11 avril 2012
  61. Reuters - 20 juin 2012 : Feu rouge judiciaire pour un centre de stockage nucléaire.
  62. EDF, « ICEDA reprise des travaux », sur edf.fr, (consulté le )
  63. Autorité de sûreté nucléaire, « Iceda (EDF) : autorisation de mise en service de l’installation », sur www.asn.fr (consulté le )
  64. « Mise en service d’ICEDA pour le conditionnement et l’entreposage de déchets radioactifs », sur Drupal (consulté le )
  65. « L’adaptation au changement climatique du parc des réacteurs nucléaires | Cour des comptes », sur www.ccomptes.fr (consulté le )
  66. [PDF] Voir : Risques naturels et technologiques majeurs sur la centrale, sur i-resilience.fr du 4 septembre 2012, consulté le 23 septembre 2018
  67. a et b Quel risque pour la centrale nucléaire du Bugey (Ain) en cas de rupture du barrage de Vouglans ?, sur france3-regions.francetvinfo.fr du 14 septembre 2018, consulté le 23 septembre 2018
  68. cf documents EDF présentés à partir de 16min05 de ce reportage, Envoyé Spécial,

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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