Centre mondial informatique et ressource humaine

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Centre mondial informatique et ressource humaine
Histoire
Fondation
Dissolution
Cadre
Type
Pays
Organisation
Fondateur
Site web

Le Centre mondial informatique et ressource humaine est un centre de recherche français, actif de 1981 à 1986.

Fondation[modifier | modifier le code]

Le Centre mondial informatique et ressource humaine a été fondé par Jean-Jacques Servan-Schreiber (JJSS) et initialement dirigé par Nicholas Negroponte pendant un an. Il était situé au 22 de l'avenue Matignon, à Paris dans le 8e arrondissement.

Ce centre de recherches très pointu, voulu par François Mitterrand et Gaston Defferre, avait une vitrine grand public dans le hall d'entrée, tout le monde et en particulier les enfants étaient invités à venir apprendre la programmation en langage Logo.

Activités[modifier | modifier le code]

L'objectif principal était d'introduire l'usage de l'outil informatique dans tous les domaines de la société en commençant par les enfants[1].

L'un des buts du CMI était aussi de permettre à l'Afrique de sauter l'étape de l'industrialisation et de passer directement au numérique[1]. JJSS a notamment exposé cette idée à l'ONU en 1985 en présentant ses thèses sur la Révolution informatique et la problématique du Développement[N 1]. Cette idée a été poursuivie par quelques acteurs comme Nicholas Negroponte en Éthiopie[2].

Les matériels informatiques utilisés étaient d'origine autant française qu'étrangère, mais avec une collaboration particulière avec Apple[3],[4].

Beaucoup de passionnés des débuts de la micro-informatique sont passés par là. Une grande ouverture d'esprit permettait, après les horaires d'ouverture au public, pour certains de partager cette passion.[réf. nécessaire]

Richard Stallman, le créateur de la fondation pour le logiciel libre qui était à l'époque au MIT, a travaillé dans les locaux du CMI. Le CMI a recruté des chercheurs en informatique célèbres : Seymour Papert[5], Alan Kay, Raj Reddy, Henri Gouraud, Patrick Baudelaire notamment[N 2]. Le secrétaire général, Jacques Gualino, était lui-même informaticien[N 3].

Le CMI a financé de nombreux projets de recherche appliquée en informatique tels que le multimédia et l’intelligence artificielle ou de utilisation de l'informatique en médecine ou en agronomie.

Fermeture[modifier | modifier le code]

Malgré la venue à Paris de plusieurs grands chercheurs en informatique et quelques succès à l'Éducation nationale et dans l'agriculture, le Centre informatique est un gouffre financier, très critiqué pour son inefficacité par la communauté scientifique et sanctionné dans un rapport de la Cour des comptes. Il est fermé en 1986 après un rapport d'audit effectué par un expert de l'industrie informatique. Il a cependant permis à quelques jeunes Français de s'intéresser à l'informatique. Libération dans un article de écrit, à propos de la fermeture du CMI : « Fort du succès de son opération « Un été pour l'avenir » (400 micros dans des lieux de vacances), de son projet VFI (formation de jeunes chômeurs par des élèves des grandes écoles sous les drapeaux) il est vrai « saboté par l'armée », JJSS s'est retiré sous sa tente. Après avoir, il faut le reconnaître, contribué à une prise de conscience de la nécessité informatique[6]. »

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Henri Hogbe Nlend#Mathématicien
  2. Patrick Baudelaire, polytechnicien, Ph.D. University of Utah, avait passé 8 ans au Centre de recherches Xerox Parc à Palo Alto. Après son séjour au Centre mondial de l'informatique, il crée une entreprise avec Henri Gouraud, puis il dirige le Centre de recherche de Digital Equipment à Paris, avant de diriger des recherches chez Motorola et chez Thomson Technicolor.
  3. Jacques Gualino, polytechnicien du corps des ingénieurs de l'armement, fut notamment responsable de l'aide à la recherche à l'Agence de l'Informatique. Après son passage au Centre mondial de l'informatique, il devient directeur des systèmes d'information du ministère de l'Intérieur. Retraité du corps de l'Armement, il enseigna les mathématiques dans une classe préparatoire de l'EFREI. Il décède le 23/3/2014.
  1. a et b Institut National de l’Audiovisuel – Ina.fr, « Centre mondial informatique », sur Ina.fr, (consulté le )
  2. Guillaume Champeau, « Des enfants illettrés s'éduquent seuls avec une tablette ! - Tech - Numerama », Numerama,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. Institut National de l’Audiovisuel – Ina.fr, « Ordinateurs - Jean-Jacques Servan Scheiber », sur Ina.fr, (consulté le )
  4. « Steve Jobs et JJSS au Centre Mondial », sur Le blog de Dédé de Montreuil, (consulté le )
  5. « Seymour Papert, le père de l'informatique éducative nous a quittés », sur www.cafepedagogique.net (consulté le )
  6. « JJSS claque la porte du Centre mondial informatique », Libération,‎ (lire en ligne)