Gustave Samazeuilh

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Gustave Samazeuilh
Gustave Samazeuilh en 1937 (photo studio Harcourt)
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Gustave Marie Victor Fernand Samazeuilh
Nationalité
Activités
Autres informations
Mouvement
Instrument
Distinction
Archives conservées par
Archives départementales des Yvelines (166J, Ms 9907-9908, 2 pièces, -)[1]Voir et modifier les données sur Wikidata

Gustave Samazeuilh, né le à Bordeaux et mort le à Paris[2],[3], est un compositeur et critique musical français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Gustave Samazeuilh en 1930

De famille bordelaise, Gustave est un fils de Fernand Samazeuilh, banquier, et de Marie Elise Lefranc, fille de l'ancien ministre de l'Intérieur Victor Lefranc. Épouse Odette Fouquier et a deux enfants Alyette et Claude.

D'abord élève d'Ernest Chausson[3], il entre à la Schola Cantorum[3],[4] en 1900 et travaille avec Vincent d'Indy[4] et Charles Bordes. Il bénéficie également des conseils de Paul Dukas. Il sera proche des musiciens de son temps : Enesco, Fauré, Ravel, Roussel, et l'ami de Richard Strauss[4].

Gustave Samazeuilh fut compositeur, mais aussi pianiste. En dépit de sa longue carrière, son œuvre, où se mêlent, avec une subtilité d'écriture bien personnelle, influences post-franckistes et réminiscences debussystes, est restée assez mince. Elle date, pour l'essentiel, d'avant la Seconde Guerre mondiale.

Il fut ainsi davantage célèbre comme critique, entre autres à La République française et à La Revue musicale, ou comme musicographe et traducteur. Il a notamment traduit en français le drame musical en trois actes de Richard Wagner, Tristan et Isolde, et fait paraître des études sur Paul Dukas (1913)[4] et Ernest Chausson (1941)[4] ainsi que ses souvenirs musicaux.

Il a écrit, en outre, plus d’une centaine de réductions pour piano d’œuvres de ses contemporains. On lui doit notamment une réduction pour flûte (ou violon) et piano du Prélude à l'après-midi d'un faune de Claude Debussy.

Gustave Samazeuilh fit partie du groupe Collaboration sous l'Occupation. Il participa au « voyage à Vienne organisé par le ministère allemand de la Propagande pour le 150e anniversaire de la mort de Mozart. Goebbels et l’Institut allemand y avaient invité une vingtaine de musicologues, critiques, musiciens et responsables musicaux français, triés sur le volet, à assister, pendant deux semaines et tous frais payés, à une démonstration éclatante du pouvoir culturel du Reich. Parmi eux, Paul-Marie Masson, professeur d’histoire de la musique à la Sorbonne, le spécialiste de Berlioz Adolphe Boschot, les journalistes Robert Bernard et Guy Ferchault, le compositeur et critique Gustave Samazeuilh, Lucien Rebatet, ainsi que des musiciens et compositeurs comme Alfred Cortot et Florent Schmitt. »[5]

Gustave Samazeuilh meurt le en son domicile dans le 17e arrondissement de Paris[6] et est inhumé dans un cimetière de Bordeaux[7].

Principales œuvres[modifier | modifier le code]

Piano
  • Suite en sol mineur (1902)
  • Petites Inventions (1903)
  • Naïades, au soir... (1910)
  • Le Chant de la mer (1918-1919)
  • Nocturne (1938)
  • Esquisses (1944-1945)
  • Évocation (1947)
Instruments divers
  • Sérénade, pour guitare (1903)
  • Lamento e Moto perpetuo, pour violon
Musique de chambre
  • Fantaisie élégiaque, pour violon et piano (1896-1913)
  • Quatuor à cordes en mineur (1898-1900)
  • Divertissement et Musette, nonette mixte pour vents et cordes (1902)
  • Sonate pour violon et piano, en si mineur (1902-1903)
  • Prélude pour violon (ou violoncelle) et orgue (ou piano), Durand (1923)
  • Chant d'Espagne, pour clarinette (ou violon) et piano (1925)
  • Luciole, pour flûte (ou clarinette en si bémol) et piano (v. 1933)
  • Suite en trio, pour violon, alto et violoncelle (1937)
  • Cantabile et Capriccio, pour quatuor à cordes (1947)
  • Deux pièces brèves, pour violon (ou alto) et piano (1948)
Orchestre
  • Étude symphonique d’après La Nef d’Élémir Bourges (v. 1905-1906)
  • Le Sommeil de Canope (1906-1913), poème vocal-symphonique
  • Nuit... (v. 1924), poème symphonique
  • Naïades, au soir (orchestration en 1924), poème symphonique
  • Le Cercle des heures (1933), poème lyrique sur des vers de Franz Toussaint et recueillis par Sung-Nien-Hsu
  • L'Appel de la danse, ballet (1946)
Musique vocale
  • Mélodies (Chanson à ma poupée ; Dans la brume argentée ; Feuillage du cœur, Japonerie, La Barque, L'âme des iris, Tendresse, etc.)

Écrits[modifier | modifier le code]

  • Un musicien français, Paul Dukas (1865-1935), 1936
  • Gustave Samazeuilh, Musiciens de mon temps : Chroniques et souvenirs, Paris, Éditions Marcel Daubin, , 430 p. regroupant des textes de 1925 à la fin de la Seconde Guerre mondiale

Discographie[modifier | modifier le code]

  • Complete piano works (Intégrale de l'œuvre pour piano). Olivier Chauzu. Grand Piano (GP669), . Choc de Classica
  • Musique pour piano - Le Chant de la mer : Marie-Catherine Girod (CD : 3D Classics 3D 8020)
  • Musique pour piano - Stéphane Lemelin (CD : Atma Classique ACD22210)
  • Instruments divers - Sérénade : Kazuhito Yamashita, guitare (CD : Crown CRCC-29)
  • Musique de chambre - Fantaisie élégiaque pour violon et piano : Jean-Samuel Bez, violon ; Jean-Luc Therrien, piano (CD : Klarthe Records KLA148) - Sonate pour violon et piano : Andrew Hardy, violon ; Uriel Tsachor, piano (CD : Musique en Wallonie MEW 0528) - Chant d'Espagne : Yehudi Menuhin, violon ; Louis Persinger, piano (CD : Biddulph Records LAB031) - Lamento e Moto perpetuo : Zino Francescatti, violon (DVD : EMI Classics 99692) - Quatuor à cordes : Quatuor Joachim (CD : Calliope CAL 9889) - Divertissement et Musette, nonette : Chamber Music Palm Beach (CD : Klavier KCD-11120)
  • Musique pour orchestre - Nuit, poème symphonique : Orchestre du Conservatoire de Paris, Charles Munch (CD : A Classical Record W 70018)

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Maurice Ravel, L'intégrale : Correspondance (1895-1937), écrits et entretiens : édition établie, présentée et annotée par Manuel Cornejo, Paris, Le Passeur Éditeur, , 1769 p. (ISBN 978-2-36890-577-7 et 2-36890-577-4, BNF 45607052)
    Contient 5 correspondances de Maurice Ravel à Gustave Samazeuilh (1919-1925) ainsi qu’une correspondance à l’épouse de Gustave Samazeuilh (1913)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « https://archives.yvelines.fr/rechercher/archives-en-ligne/correspondances-du-musee-departemental-maurice-denis/correspondances-du-musee-maurice-denis », sous le nom SAMAZEUILH Gustave (consulté le )
  2. Acte de décès (avec date et lieu de naissance) à Paris 17e, n° 1114, vue 4/31.
  3. a b et c Marc Honegger, Dictionnaire de la musique : Tome 2, Les Hommes et leurs œuvres. L-Z, Paris, Bordas, , 1232 p. (ISBN 2-04-010726-6), p. 977
  4. a b c d et e Dictionnaire de la musique : sous la direction de Marc Vignal, Paris, Larousse, , 1516 p. (ISBN 978-2-03-586059-0), p. 1227
  5. Penser la musique, penser la race ? L’antisémitisme chez les musicologues et critiques musicaux sous l’occupation Sara Iglesias, in Revue d’Histoire de la Shoah 2013/1 (N° 198), pages 347 à 362).
  6. Archives de Paris 17e, acte de décès no 1114, année 1967 (vue 4/31)
  7. Registre des pompes funèbres payantes, année 1967 en date du 8 août (page 15/21)

Liens externes[modifier | modifier le code]