Hellébore

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Hellébore
Nom vulgaire ou nom vernaculaire ambigu :
l'appellation « Hellébore » s'applique en français à plusieurs taxons distincts.
Description de cette image, également commentée ci-après
Hellébore fétide (Helleborus foetidus).

Taxons concernés

Hellébore ou Ellébore est un terme vernaculaire désignant certaines plantes de la famille des Renonculacées, principalement du genre Helleborus.

Histoire[modifier | modifier le code]

Le mot hellébore provient du grec helleboros.

L'hellébore porte le nom d’anticyricón, notamment chez Dioscoride[1]. Dans la Rome antique, l'expression « Mettre le cap sur Anticyre » signifiait donner des signes de folie ; on la retrouve chez Horace[2], Plaute[3] et dans les Adages d’Érasme. Jean de La Fontaine fait allusion à cette croyance dans sa fable Le Lièvre et la Tortue (vers no 7).

Certaines espèces étaient employées autrefois en médecine pour leurs vertus purgatives ; dans l'Antiquité, on croyait les hellébores propres à guérir la folie[4] et la mélancolie[5].

Dans Les Caractères de Théophraste (319 av. J.-C.), on retrouve la popularité de l'effet purgatif de l'ellébore dans le portrait du Raseur[6],[7],[8].

Montaigne (XVIe), sous-entendant que la sorcellerie tiendrait de la mélancolie, conseille dans son essai « Des Boiteux » de soigner à l'ellébore, les femmes du sabbat des sorcières, remède supposé des maladies mentales[9].

Définitions[modifier | modifier le code]

Hellebores

En 1791, Jacques-Christophe Valmont de Bomare donne les informations suivantes : « HELLÉBORE ou ELLÉBORE. Plante dont on distingue plusieurs especes, & qui ont été connues des anciens Grecs et Latins. Nous ne parlerons que deux especes qui sont en usage ; savoir l’hellébore blanc & le noir, & nous avertissons que ces deux plantes sont de genre très-différent[10]. » « On cultive aussi un petit hellébore d’hiver, Helleborus hyemalis, Lin., 783 : sa hauteur est de trois à quatre pouces ; sa tige qui est simple & droite, porte à son sommet une feuille orbiculaire, horizontale, glabre, lisse, profondément découpée : sa fleur est jaune, sessile, & terminale[11]. »

Étude d'Ellébore, début du XXe, Henri Bergé, musée de l'Ecole de Nancy.

Liste des espèces appelées « hellébore »[modifier | modifier le code]

Symbolique[modifier | modifier le code]

Langage des fleurs[modifier | modifier le code]

Dans le langage des fleurs, l'hellébore symbolise le bel esprit[14].

Calendrier républicain[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. La ville d’Anticyre passait pour produire en abondance une espèce médicinale efficace contre la folie
  2. Satires, II, 3, 83
  3. Les Ménechmes, 247
  4. Lucien de Samosate 2015, p. 536
  5. Starobinski 2012
  6. Caractère XX (6).
  7. Théophraste 2010, p. 61
  8. Théophraste 1996, p. 40
  9. Florent Libral, « La sorcière, rivale du Roi d’après Pierre de Lancre (1612) et Pierre Corneille (1635) », dans Émilie Hamon-Lehours & Ana Condé (dir.), La représentation de la sorcière et de la magicienne : du XVIe siècle à nos jours en Europe occidentale, Paris, Classiques Garnier, coll. « Rencontres » (no 528), (ISBN 978-2-406-12286-9), p. 71-99.
  10. Page 498 du tome 6 du Dictionnaire raisonné universel d'histoire naturelle de Jacques-Christophe Valmont de Bomare, Dictionnaire raisonné universel d'histoire naturelle (4e édition), 1791, Frères Bruyset, Lyon.
  11. Page 500 du tome 6 du Dictionnaire raisonné universel d'histoire naturelle de Jacques-Christophe Valmont de Bomare, Dictionnaire raisonné universel d'histoire naturelle (4e édition), 1791, Frères Bruyset, Lyon.
  12. Théophraste 2010, p. 403
  13. Théophraste 2010
  14. Anne Dumas, Les plantes et leurs symboles, Éditions du Chêne, coll. « Les carnets du jardin », , 128 p. (ISBN 2-84277-174-5, BNF 37189295).
  15. Ph. Fr. Na. Fabre d'Églantine, Rapport fait à la Convention nationale dans la séance du 3 du second mois de la seconde année de la République Française, p. 23.