Henri Diamant-Berger

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Henri Diamant-Berger
Henri Diamant-Berger vers 1922.
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Henri Simon DiamantbergerVoir et modifier les données sur Wikidata
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Henri Simon Diamantberger dit Henri Diamant-Berger, né le à Paris, ville où il est mort le , est un scénariste, réalisateur et producteur de cinéma français.

Il est le frère aîné de l'écrivain Maurice Diamantberger, alias André Gillois, le père du poète Jean-Claude Diamant-Berger (1920-1944), et le grand-père du cinéaste Jérôme Diamant-Berger né en 1950.

Biographie[modifier | modifier le code]

Fils d'un médecin juif d'origine roumaine d'ascendance française[1], naît le dans le 9e arrondissement de Paris[2].

Licencié en droit à 19 ans, Henri Diamant-Berger est engagé volontaire dans la Première Guerre mondiale. Décoré de la croix de guerre avec palme et de la Médaille militaire, il est réformé pour blessure le [3].

Dès sa démobilisation, il refait, à la demande d’André Heuzé, deux films dont les négatifs ont été endommagés : Les Gants Blancs de Saint-Cyr, et le Lord Ouvrier. En , il fonde une revue hebdomadaire Le Film avec comme rédacteur en chef Louis Delluc[4] et la participation des écrivains Colette et Aragon, puis participe au Comité de défense du cinéma français présidé par Edmond Rostand et Tristan Bernard et fonde l'Association des auteurs de films.

Son frère cadet Maurice Diamantberger, qui collabora avec lui, est plus connu sous le nom d’André Gillois.

En , il est envoyé par Georges Clemenceau aux États-Unis en mission officielle pour organiser la distribution des actualités françaises. C’est son premier voyage en Amérique qui sera suivi de plus d’une vingtaine d’autres car il deviendra très vite le plus américain des cinéastes français de cette époque.

En 1919, il publie un livre intitulé Le Cinéma où il expose ses idées qui intéressent Charles Pathé. Grâce à ce dernier, il va produire, en qualité de metteur en scène, Le Petit Café avec Max Linder et Raymond Bernard, fils de Tristan. C’est le premier film d’une durée d’une heure et demie.

En 1920, avec un budget exceptionnel de 2 500 000 francs de l’époque, Charles Pathé lui permet de réaliser la version muette des Trois Mousquetaires, film en douze épisodes, avec des décors de Mallet-Stevens et des costumes de Paul Poiret[5]. En 1922, Vingt ans après couronne l’entreprise.

En 1923, il modernise les studios Pathé, fait venir des États-Unis les premiers travellings, construit les studios de Billancourt, puis en 1924 les studios Diamant Film Co of America. Il est aussi novateur, inventant le métier de scripte, la bande-annonce, tournant en Amérique le premier film avec le procédé Technicolor, les Marionnettes (1927), puis en 1932 Clair de Lune, premier film tourné uniquement en extérieur.

En 1936, il rachète la société de production Le Film d'art à Charles Delac[6].

Dès 1939, il organise des reportages radio aux États-Unis pour la radio française. Exilé aux États-Unis pendant la Deuxième Guerre mondiale[7], engagé dans la France libre, il devient attaché à l'ambassade de Washington chargé de la propagande radio et cinéma puis, à Alger, attaché au Commissariat de l'information, il devient directeur des services cinématographiques civils et militaires de la France combattante.Son fils, Jean-Claude, meurt en juillet 1944, près de Caen, alors qu'il était correspondant de guerre, peu de temps après avoir débarqué en Normandie. À la Libération, il est l'initiateur de la loi d'aide au cinéma, avec le député Géraud Jouve.

De 1946 à 1967, il met en scène et produit plus de cent huit films de long-métrage et une centaine de films de courts-métrages, documentaires.

Dans sa longue carrière, il a fait tourner, entre autres, Ray Ventura, Maurice Chevalier, Tino Rossi, Damia, Marguerite Moreno, Blanche Montel, Claude Dauphin, Harry Baur, Jean Tissier, Erich von Stroheim, Jules Berry, Pierre Fresnay, Simone Simon, Jeanne Moreau, Juliette Gréco, Robert Lamoureux, Michel Galabru, Bourvil, Francis Blanche, Emmanuelle Riva, Micheline Dax, Jean-Marc Thibault, Jean Piat, Charles Aznavour, Jean Richard, Philippe Clay, Robert Dhéry, Philippe Noiret, aura produit le premier film de René Clair, et eut pour assistants Claude Autant-Lara, Robert Bresson, Henri-Georges Clouzot.

Il meurt le en son domicile au no 6 rue du Val-de-Grâce dans le 5e arrondissement[8] et, est inhumé au cimetière de Montmartre[9].

Filmographie[modifier | modifier le code]

Scénariste[modifier | modifier le code]

Réalisateur[modifier | modifier le code]

Producteur[modifier | modifier le code]

Acteur[modifier | modifier le code]

Publications[modifier | modifier le code]

  • Henri Diamant-Berger, Le Cinéma, Paris, La Renaissance du Livre, 1919, 283 p.
  • Henri Diamant-Berger, Destin du cinéma français, Paris, Imprimerie de Montmartre, , 47 p. (BNF 32028015)
  • Jack Kirkland, Henri Diamant-Berger et André Gillois, Monsieur Fabre : d'après le scénario original de Henri Diamant-Berger et Jack Kirkland, Paris, Delagrave, , 157 p. (OCLC 716558320, BNF 32309621)
  • Henri Diamant-Berger, Il était une fois le cinéma, Paris, Jean-Claude Simoën, coll. « L'Illusion d'optique », , 246 p. (OCLC 301618301, BNF 34586682)
  • Henri Diamant-Berger et Colette Lassner, Truche, le poilu amoureux : la guerre de 14-18 comme du cinéma, Paris, Glyphe, , 158 p. (ISBN 2-35815-036-3 et 978-2-35815-036-1, OCLC 696084227, BNF 42327171, présentation en ligne)
  • Henri Diamant-Berger et Jérôme Diamant-Berger, Le cinéma d'Henri Diamant-Berger - (Livre + 2 DVD) : Le Cinéma, quelle aventure ! - (Mémoires d'Henri Diamant-Berger), Paris, Blaq Out, , 288 p.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Nadia Sweeny (son arrière petite-fille) Une aurore au-devant des jours 1940. Le destin d'une famille juive en exil, Michalon 2015
  2. Acte de naissance no 848 (vue 17/28), avec mentions marginales du mariage et du décès. Archives en ligne de la Ville de Paris', état-civil du 9e arrondissement, registre des naissances de 1895. Le nom est orthographié « Diamantberger » en un seul mot, ce que confirment les signatures des témoins.
  3. Archives du Paris, registre matricule no 1173, classe 1915, bureau de Paris (avec mention de la profession et du parcours militaire).
  4. « Le Carnet de la semaine, 29 juillet 1917 - page 22 - 2ème colonne - "Le Film" », sur Retronews.
  5. Les Trois Mousquetaires, film rénové par son petit-fils Jérôme Diamant-Berger.
  6. Ciné-Ressources, Henri Diamant-Berger.
  7. Sa fille Colette y épouse en 1942 le médecin Jean Lassner, futur pionnier de l'anesthésie en France.
  8. Acte de décès n° 231 (vue30/31). Archives en ligne de la Ville de Paris, état-civil du 5e arrondissement, registre des décès de 1972. Dans l'acte, le nom est orthographié "Diamant Berger".
  9. Photographie de la tombe de Henri Diamant-Berger dans blog Autour du père Tanguy.
  10. « Boubouroche », sur kinematoscope.org (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]