Hermann von Keyserling

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Hermann von Keyserling
Photographie de Keyserling
Titre de noblesse
Comte
Biographie
Naissance
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Kõnnu (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 65 ans)
InnsbruckVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Neuer Friedhof Mühlau (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
Hermann Graf KeyserlingVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Hermann Alexander Graf KeyserlingVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Philosophe, propriétaire terrien, écrivain, naturalisteVoir et modifier les données sur Wikidata
Famille
Père
Leo Gebhard Alexander Gf. von Keyserling (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Mère
Johanna Keyserling (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Leonie von Ungern-Sternberg (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Goedela von Keyserling (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Manfred von Keyserling (d)
Arnold KeyserlingVoir et modifier les données sur Wikidata
Parentèle
signature de Hermann von Keyserling
Signature
Vue de la sépulture.

Le comte Hermann von Keyserling est un philosophe germano-balte né le à Könno (en estonien : Kõnnu, aujourd'hui commune de Kaisma), alors en Livonie, administrée par la Russie impériale, et mort le à Innsbruck.

Biographie[modifier | modifier le code]

Hermann von Keyserling est le petit-fils du célèbre botaniste Alexander von Keyserling et fils de Leo von Keyserling (1849-1895). Il passe sa prime enfance à Könno, puis au château familial de Rayküll, où il est éduqué à demeure par des précepteurs. Après que son père meure en 1895, sa mère Johanna (1856-1925) (née Pilar von Pilchau) se remarie avec l'un des précepteurs en 1900. Il étudie la géologie à partir de 1897-98 à Genève, puis l'année suivante à Dorpat (alors université allemande de l'Empire russe, dont il était sujet). Il est blessé en 1899 lors d'un duel. Il poursuit ensuite ses études à Heidelberg et à Vienne. C'est ici qu'il fait la connaissance de Houston Stewart Chamberlain. Keyserling habite de 1903 à 1906 à Paris (où il est habitué du salon de la comtesse de Fitz-James[1]) puis de 1906 à 1908 à Berlin. Il retourne ensuite au château familial de Rayküll. La fortune familiale lui permet d'entamer une carrière de philosophe et d'écrivain.

Keyserling fait un tour du monde en 1911-1912. Cela lui permet d'écrire son Journal de voyage d'un philosophe autour du monde qui paraît après la guerre et le fait connaître. Cinquante mille exemplaires sont vendus de 1918 au début des années 1930. L'expropriation des biens familiaux en par la loi de nationalisation des terres de la noblesse terrienne votée par le nouveau régime estonien le ruine totalement. Il émigre donc définitivement en Allemagne et épouse la même année la comtesse Marie Goedlinda von Bismarck-Schönhausen (1896-1981), petite-fille du chancelier Bismarck qui lui donne deux fils, Manfred (1920-2008) et Arnold (1922-2005). Il est invité par l'ancien grand-duc de Hesse détrôné, Ernest-Louis de Hesse-Darmstadt, à s'installer à Darmstadt et il fonde avec son soutien l'École de sagesse en 1920. Thomas Mann compte aussi parmi ceux qui soutiennent cette fondation. Keyserling devient ainsi l'une des personnalités marquantes de la vie intellectuelle sous le régime de la république de Weimar, en tant qu'écrivain renommé, philosophe et directeur de l'école. Jung, Scheler, Frobenius, Dahlke, Tagore, Frank Thieß et Hans Driesch y viennent donner des séminaires[2]. Il s'efforce d'ouvrir sa philosophie aux sagesses orientales et de favoriser les échanges intellectuels avec la France. Ses œuvres majeures sont rapidement traduites en français, en anglais et en espagnol.

Le changement intellectuel des années 1930 le range parmi les tenants de l'irrationalisme et le nouveau régime national-socialiste considère d'un mauvais œil les travaux de cet aristocrate. Lui-même refuse d'adhérer aux thèses national-socialistes, qu'il considère comme l'expression de masses manipulées par un parti d'essence révolutionnaire et nationaliste. Il n'a plus le droit de publier ni de se rendre à l'étranger. Cependant sa réputation ne fait que croître dans d'autres pays.

Keyserling rouvre son école après la guerre, cette fois-ci à Innsbruck, mais il meurt peu après, en . Son fils cadet Arnold von Keyserling devient lui aussi philosophe, spécialiste des religions.

Œuvres[modifier | modifier le code]

  • Système du monde (1906) ; trad. fr. Essai critique sur le système du monde, Paris, Librairie Fischbacher, 360 p., 1907
  • Le journal de voyage d'un philosophe (1918) ; trad. fr. 1927 ; rééd. Paris-Monaco, Éditions du Rocher, 1986
  • Le Monde qui nait, trad. fr. & préf. Christian Sénéchal, Paris, Stock, 1927
  • Analyse spectrale de l'Europe (1928) ; trad. fr. Alzir, Paris, Stock, 1946 ; rééd. Christian de Bartillat Éditeur, 1990 (ISBN 978-2905563316)
  • Figures symboliques, Paris, Stock, 1928
  • Psychanalyse de l'Amérique, Paris, Stock, 504 p., 1930
  • Méditations sud-américaines, trad. fr. Germain d'Hangest, préf. Maurice Boucher, Paris, Stock, 1932
  • La vie intime : essais proximistes, Paris, Stock, 230 p., 1933
  • La révolution Mondiale et la responsabilité de l'Esprit, lettre-préface de Paul Valéry, Paris, Stock, 224 p., 1934
  • Sur l'Art de la vie, Paris, Stock, 1936
  • La Pensée aux sources de la vie, trad. fr. André Meyer, Paris, Stock, 332 p., 1950
  • Voyage dans le temps (1948), édition française, Paris, Stock, 1961 ; rééd. Bartillat, 361 p., 1999 (ISBN 978-2841001941)
  • L'Angoisse du monde - Ses causes, ses remèdes, Paris, Stock, 186 p., 1961
  • L'Inde, journal de voyage d'un philosophe, choix de textes et introduction par Anne-Marie Buisson, Paris, Les Belles Lettres, coll. "Le Monde indien", 1980

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. George Painter, Marcel Proust, Paris, Mercure de France, tome I, p. 216, 1re édition, 1966
  2. Barbara Garthe Über Leben und Werk des Grafen Hermann Keyserling, Diss. Erlangen, 1976

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Citations

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]