Viorne tin

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Viburnum tinus

Viburnum tinus - Muséum de Toulouse

La viorne tin (Viburnum tinus L.), aussi appelée laurier-tin ou laurentin, est un arbrisseau des régions méditerranéennes de la famille des Adoxacées. Il appartient au genre Viburnum, autrefois classé dans la famille des Caprifoliacées selon la classification classique de Cronquist (1981)[1].

Description[modifier | modifier le code]

Laurentin en fleurs.
Feuilles.

Il s'agit d'un arbuste (rarement un petit arbre) pouvant atteindre 2–7 m de hauteur et 3 m de large, avec une couronne arrondie dense. Le fruit, d'un bleu-noir foncé, est une drupe de 5–7 mm de long.

Les feuilles sont persistantes (persistant 2-3 ans), ovales à elliptiques, portées en paires opposées, de 4-10 cm de long et de 2-4 cm de large, avec une marge entière. Les feuilles ont des domaties où des insectes prédateurs et acariens microbicides peuvent être logés[2].

Les fleurs sont petites, blanches ou légèrement rosées. Elles sont regroupées en corymbes resserrés en forme d'ombelles, produites à partir de bourgeons rose-rouge, denses cymes de 5–10 cm de diamètre en hiver. La floraison intervient tôt, en fin d'hiver et au début du printemps. Les fleurs parfumées sont bisexuées et pentamères. La pollinisation est effectuée par les insectes.

Fleurs.
Fruits (détail).

Les fruits charnus, globuleux, de 5–7 mm de diamètre, sont luisants, de couleur noir bleuâtre à maturité, vers mai-juin. Ce sont des drupes, dont le noyau contient une seule graine.

Distribution[modifier | modifier le code]

L'espèce est originaire du bassin méditerranéen : Afrique du Nord (Algérie, Maroc, Tunisie, Libye), Proche-Orient (Israël, Liban, Turquie), Europe méridionale (Portugal, Espagne, France, Italie, Albanie, Grèce). Se trouve également dans les Açores et les îles Canaries.

La plante est répandue ailleurs par la culture ; elle est assez fréquente dans les jardins, appréciée pour sa floraison spectaculaire.

Ses rejetons s’en échappent parfois pour s’intégrer dans des forêts caducifoliées dans un milieux doux et humide, au sud du Tessin[3].

Propriété[modifier | modifier le code]

Les fruits mûrs ne présentent pas d'intérêt alimentaire. Avant maturité ils seraient légèrement toxiques, provoquant des troubles digestifs comme ceux des autres viornes (genre Viburnum).

Systématique[modifier | modifier le code]

L'espèce Viburnum tinus a été décrite par le naturaliste suédois Carl von Linné en 1753[4].

Noms vernaculaires[modifier | modifier le code]

  • Viorne-tin
  • Laurier-tin. On rencontre parfois l'orthographe « laurier-thym », cependant non validée, ce végétal n'étant pas apparenté au thym.
  • Laurentin

Taxinomie[modifier | modifier le code]

Liste des sous-espèces
  • Viburnum tinus tinus. Pourtour méditerranéen.
  • Viburnum tinus rigidum (syn. V. rigidum). Îles Canaries.
  • Viburnum tinus subcordatum. Açores.
Liste des variétés
  • Viburnum tinus var. hirtulum
  • Viburnum tinus var. lucidum

La Viorne tin et l'Homme[modifier | modifier le code]

Utilisation[modifier | modifier le code]

Elle est cultivée comme plante ornementale pour son feuillage persistant et sa floraison hivernale, en particulier dans les haies, et est souvent cultivée en pots et conduite en haute tige sous forme de boule arrondie. Il en existe des variétés à feuilles panachées.

Le laurier-tin a entre autres l'avantage d'avoir des feuilles domatiées qui abritent de nombreux acariens phytoseides, connus pour être d'excellents prédateurs d'acariens en vergers.

Symbolique[modifier | modifier le code]

Calendrier républicain[modifier | modifier le code]

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Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en) Arthur Cronquist, An Integrated System of Classification of Flowering Plants, New York, Columbia University Press, (ISBN 0-231-03880-1, OCLC 1136076363, lire en ligne)Voir et modifier les données sur Wikidata
  2. Plants, mites and mutualism: leaf domatia and the abundance and reproduction of mites on Viburnum tinus (Caprifoliaceae). Raul Grostal and Dennis J. O'Dowd, Oecologia, April 1994, Volume 97, Issue 3, pages 308-315, DOI 10.1007/BF00317319
  3. Raymond Delarze, Milieux naturels de Suisse, Lausanne Paris, Delachaux et Niestlé, , 413 p. (ISBN 2-603-01083-2), p. 286
  4. Linnaeus, C. (1753) Species Plantarum, Tomus I: 267
  5. Ph. Fr. Na. Fabre d'Églantine, Rapport fait à la Convention nationale dans la séance du 3 du second mois de la seconde année de la République Française, p. 23.

Liens externes[modifier | modifier le code]