Belette d'Europe

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Mustela nivalis

La Belette d'Europe (Mustela nivalis), aussi connue sous les noms de Belette pygmée[1], Petite belette, ou tout simplement Belette, est le plus petit mammifère de la famille des mustélidés et constitue également le plus petit mammifère carnivore d'Europe avec une taille d'environ 20 cm pour moins d'une centaine de grammes seulement.

La belette peut facilement être confondue avec une hermine. Celle-ci est cependant un peu plus grosse[a] et la limite des couleurs sur les flancs est moins nette et plus irrégulière chez la belette que chez l’hermine. Contrairement à l'hermine (en Europe occidentale), la belette garde son pelage brun en hiver. Elle possède aussi systématiquement une tache brune dans le pelage blanc sous la joue[2],[3].

Étymologie[modifier | modifier le code]

Son nom de petite belle se retrouve sous des formes voisines (petite femme, petite fiancée, etc.) dans bon nombre de langues : donnola en italien, donicela en galicien, doninha en portugais (les trois signifiant « petite femme »), comadreja en espagnol (« petite marraine »), kaerell (dérivé de kaer, « beau ») en breton, Schöntierlein, (belle petite bête) dans certaines régions d’Allemagne. « Belette » s’emploie aussi en français pour désigner affectueusement une jeune fille ou une femme charmante. En grec moderne, « belette » se dit « νυφίτσα / nifítsa », qui est une évolution de « νυμφίτσα / nimfítsa », hypocoristique de « νύμφη / nímfi », la nymphe, et zyrda en Afrique du Nord[réf. souhaitée].

Description[modifier | modifier le code]

Les mensurations et la couleur de la robe de la belette varient fortement d'une région à l'autre. Typiquement, la belette mesure de 17 à 27 cm (le mâle étant plus grand que la femelle). La femelle pèse environ 65-90 grammes, contre 90-125 grammes pour le mâle. La belette a un long corps fin, qui lui permet de se faufiler dans un trou pas plus gros qu'une pièce de 2 euros. Son pelage est brun sur le dos et blanc sur les parties inférieures. À l'inverse de l'hermine, sa queue est courte, ne comporte pas d'extrémité noire. Les populations d'Europe occidentale ne deviennent pas blanches en hiver, contrairement à l'hermine[b]. La belette affectionne les prairies, les terres arables et les régions boisées. On la trouve en Eurasie (de la côte atlantique européenne à l'Himalaya) et en Afrique du Nord ainsi qu'en Amérique du Nord. Elle a été introduite en Nouvelle-Zélande. Elle a une espérance de vie de trois ans.

Alimentation[modifier | modifier le code]

La belette consomme principalement de petits rongeurs (campagnols, mulots). Elle complète ce régime par de petits serpents, des oiseaux, des œufs, et plus rarement, des batraciens. Son physique est idéalement adapté pour poursuivre les rongeurs jusque dans leurs terriers et galeries. Ses courtes pattes, son corps svelte et sa tête étroite lui permettent de se glisser dans les crevasses et fissures les plus étroites interdisant tout refuge à ses proies. Celles-ci sont tuées d'une morsure dans la région occipitale qui disloque les vertèbres cervicales. La belette peut tuer des proies bien plus grosses qu'elle, par strangulation et perte sanguine, conduisant à un arrêt cardiaque. En période d'abondance, il est fréquent que la belette ne consomme qu'une partie des proies tuées.

Mode de vie[modifier | modifier le code]

À la fois diurne et nocturne, la belette mène un style de vie frénétique. En effet, en raison de sa petite taille, ses réserves énergétiques sont très limitées, et elle doit donc se nourrir et chasser régulièrement pour rester en vie (sa digestion s'effectue en trois heures). La belette doit ainsi consommer chaque jour l'équivalent d'un tiers de son poids pour survivre, et ne peut rester plusieurs heures sans manger.

Reproduction[modifier | modifier le code]

La gestation dure cinq semaines (35 jours), les dernières portées naissant en septembre. À la naissance, les petits pèsent entre 1 et 3 grammes. Si la nourriture est abondante, la femelle peut mettre bas deux portées de quatre à neuf jeunes chacune. Le mâle n'intervient pas dans l'éducation des petits. Cette tâche incombe à la femelle, la soumettant à rude épreuve : elle doit en effet mener à bien sa grossesse, produire du lait en quantité suffisante, garder ses petits au chaud et se nourrir elle-même.

Sa réussite tient donc principalement aux effectifs de campagnols ; ce qui peut entraîner d'importantes variations dans la population des belettes.

Les petits naissent nus, aveugles et sourds. Totalement dépendants de leur mère, leurs yeux ne s'ouvrent qu'au bout de 4 semaines. Sevrés dès l'âge de huit semaines, ils peuvent tuer leurs proies et ils quittent le nid entre neuf et douze semaines.

Dangers[modifier | modifier le code]

Les principaux dangers qui menacent la belette sont les activités humaines, la disparition de son habitat, le manque de nourriture, les parasites (notamment l’ascaris), l'empoisonnement (notamment par les pesticides qui ciblent ses proies) et ses prédateurs (renard, chat, chien, loup, chouette, rapaces ou serpents). En Suisse, cette espèce paraît avoir fortement régressé dans les zones de plaine intensément cultivées[5].

En France, la belette est une espèce classée "susceptible d'occasionner des dégâts"[6].

Populations[modifier | modifier le code]

Selon l'UICN, la belette est classée Préoccupation mineure (LR/Lc LOWER RISK/Least Concern)[7]. Elle a été introduite en Nouvelle-Zélande où elle est considérée comme invasive[8].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Le poids moyen d'une hermine est de 250 g (mâle) ou 200 g (femelle), contre 85 g (mâle) ou 50 g (femelle) pour la belette[2].
  2. Sauf exception en Scandinavie, et dans les hautes Alpes suisses[4].

Références[modifier | modifier le code]

  1. « ITIS Standard Report Page: Mustela nivalis ».
  2. a et b « Hermine ou Belette ? », La Hulotte, no 41,‎ , p. 12-15.
  3. [1].
  4. Marchesi P. & N. Lugon-Moulin (2004). Mammifères terrestres de la vallée du Rhône (Valais, Alpes vaudoises). Coll. Les Richesses de la nature en Valais. Rotten Verlag Visp, Monographic SA, Sierre : 208 pp.
  5. Marchesi P., T. Maddalena, M. Blant & O. Holzgang (2004). Situation des petits carnivores en Suisse et bases pour un programme de monitoring national. Rapport final Faune Concept, par le bureau Drosera SA, Sion. OFEV & SGW/SSBF, Berne : 66 pp. + 4 annexes.
  6. « Arrêté du 3 juillet 2019 pris pour l'application de l'article R. 427-6 du code de l'environnement et fixant la liste, les périodes et les modalités de destruction des espèces susceptibles d'occasionner des dégâts », (consulté le )
  7. (IUCN 2007).
  8. (GISD 2007).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Références taxonomiques[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]