Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication

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Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication
logo de Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication

Création 1973
Dates clés 1977 ouverture du réseau
2001 ouverture aux entreprises privées
Personnages clés Javier Pérez-Tasso, CEO
Graeme Munro, Board Chair
Forme juridique Société coopérative responsabilité limitée
Siège social La Hulpe
Drapeau de la Belgique Belgique
Activité Services financiers, Transaction informatique
Effectif 1820 personnes
BCE 0413330856Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web http://www.swift.com/

Chiffre d'affaires 850 million (2021)[1]
en diminution 2 %
Résultat net en augmentation 108 million (2021)[1]

La Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication, connue sous l'acronyme SWIFT, qui signifie « prompt », « rapide » en anglais, est une société coopérative de droit belge[2], basée à La Hulpe près de Bruxelles, détenue et contrôlée par ses adhérents parmi lesquels se trouvent les plus grosses banques mondiales. Fondée en 1973, elle a ouvert un réseau opérationnel de même nom en 1977. Sa principale fonction est de servir de réseau par lequel les messages permettant d'initier les paiements internationaux sont échangés[3].

Comme elle gère l'enregistrement des BIC, le terme « Code SWIFT » est parfois utilisé pour désigner le BIC.

Description[modifier | modifier le code]

Fondée en 1973 afin de remédier aux inconvénients des flux papier, la société SWIFT opérait au sein de 239 banques réparties dans 15 pays[4]. Sous forme de coopérative bancaire, elle fournit maintenant des services de messagerie standardisée de transfert interbancaire et des interfaces à plus de 10 800 institutions dans plus de 205 pays, pour un montant de transactions journalières total se chiffrant en milliers de milliards de dollars US[5].

En 2014, son réseau d'adhérents compte plus de 2 200 personnes morales. Ses principaux clients sont des banques, des sociétés de courtage, des organisations de compensation et des bourses d'échanges partout dans le monde. SWIFT transmet plus de 25 millions de transactions chaque jour. En 2014, c'est 5,6 milliards de messages qui ont été envoyés via SWIFT.

Le réseau SWIFT[modifier | modifier le code]

Le réseau SWIFT est une composante du système financier international. SWIFT agit en tant qu'intermédiaire facilitant le transport des messages contenant des instructions de paiement entre les institutions financières impliquées dans une transaction. SWIFT ne gère pas de comptes pour des particuliers ou d'institutions financières, et ne détient pas de fonds ou d'actifs financiers. Il ne propose pas non plus des fonctions de compensation ou de règlement des transactions. Après avoir été initié, un paiement doit être réglé par le biais d'un système de paiement, tel que TARGET2 en Europe. Dans le contexte des transactions transfrontalières, cette étape s'effectue souvent par l'intermédiaire des comptes détenus auprès de banques correspondantes par les institutions financières entre lesquelles le paiement a lieu[6],[7].

Règles de fonctionnement[modifier | modifier le code]

Les ordres SWIFT font l'objet d'une normalisation afin d'en automatiser le traitement, et ainsi les exécuter dans les plus brefs délais. Les données classiques d'un virement bancaire (coordonnées bancaires de l'émetteur et du récepteur, un libellé de motif et des zones de service tel que commission, type de message, etc) sont codifiées.

Par exemple, les banques y sont identifiées par leur code BIC. SWIFT gère l'enregistrement de ces codes. Pour cette raison, le code BIC est aussi souvent appelé code SWIFT.

Fraudes[modifier | modifier le code]

En 2016, le cyber-braquage de la banque centrale du Bangladesh a révélé une vulnérabilité des plateformes SWIFT Alliance d'accès au réseau[8].

Utilisation à des fins de lutte contre le terrorisme[modifier | modifier le code]

À la suite des attentats du 11 septembre 2001, les États-Unis exploitent secrètement les données du réseau SWIFT sans aucune base juridique[9]. Cependant, la justice belge, où la société SWIFT est domiciliée, estime que celle-ci présentait des garanties suffisantes et abandonne les poursuites judiciaires à son encontre.

En novembre 2009, un accord est conclu entre les États-Unis et les vingt-sept États membres de l'Union européenne, mais il est rejeté par le Parlement européen, au motif qu'il ne protége pas suffisamment les libertés individuelles[9].

Un deuxième accord, dit « SWIFT II », est alors négocié pour prendre en compte les exigences du Parlement. Il entre en vigueur le et donne aux autorités américaines l'accès aux données bancaires européennes stockées sur le réseau de la société SWIFT, avec un certain nombre de restrictions destinées à protéger les données personnelles des citoyens[9].

Utilisations à des fins politiques[modifier | modifier le code]

La résolution du du Parlement européen, demandant à l'Union européenne d'envisager de déconnecter la Russie du réseau SWIFT, confirme l'utilisation de SWIFT à des fins politiques[10]. Elle a pour conséquence d'encourager la Russie à travailler sur un système alternatif, et la Banque centrale de la fédération de Russie développe le système de messagerie financière russe qui en regroupe 416 entreprises et administrations russes[11]. Selon le président de la commission parlementaire russe des marchés financiers, la Chine, la Turquie, l'Iran et la Russie travaillent à la connexion de leurs systèmes de paiements domestiques afin de se prémunir contre des sanctions américaines[12].

Selon le Premier ministre israélien, les sanctions des États-Unis de 2018 cherchent à débrancher SWIFT de l'Iran pour changer le régime politique en place dans ce pays[13], alors que le secrétaire au Trésor américain Steven Mnuchin considère en 2018 que les États-Unis avaient déjà déconnecté l'Iran de SWIFT entre 2012 à 2016[13].

Le 24 février 2022, lors de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, les Occidentaux, Américains et Européens envisagent d'empêcher la Russie d'accéder au système SWIFT[14]. Le 26 février 2022, la Commission européenne, la France, l'Italie, l'Allemagne, le Royaume-Uni, les États-Unis et le Canada s'accordent pour exclure la Russie du réseau SWIFT[15], initiative rejointe par le Japon le lendemain[16]. La deuxième banque russe, VTB, annonce pour 2022, une perte de 612,6 milliards de roubles, soit environ 7 milliards d'euros. La banque explique ces pertes par les représailles à la suite de l'invasion de l'Ukraine par la Russie, dont son exclusion du système de paiements international Swift[17].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b (en) « S.W.I.F.T. SC ou SWIFT (SC) », sur companyweb.be.
  2. (fr) SOCIETY FOR WORLDWIDE INTERBANK FINANCIAL TELECOMMUNICATION dans la Banque-Carrefour des Entreprises de Belgique.
  3. (en) Susan V. Scott et Markos Zachariadis, The Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication (SWIFT) : cooperative governance for network innovation, standards, and community, Routledge, (ISBN 978-1-317-90952-1, 1-317-90952-6 et 978-1-315-84932-4, OCLC 862930816), p. 1, 35
  4. Rate the S.W.I.F.T., politicalfriendster.com.
  5. COBIT Case Study: Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication (SWIFT).
  6. (en) Susan V. Scott et Markos Zachariadis, The Society for Worldwide Interbank Financial Telecommunication (SWIFT) : cooperative governance for network innovation, standards, and community, Routledge, (ISBN 978-1-317-90952-1, 1-317-90952-6 et 978-1-315-84932-4, OCLC 862930816), p. 1-2, 33-37
  7. (en-US) Patricia Kowsmann and Ian Talley, « What Is Swift and Why Is It Being Used to Sanction Russia? », Wall Street Journal,‎ (ISSN 0099-9660, lire en ligne, consulté le )
  8. (en) « SWIFT: fraudulent messages sent over international bank transfer system : World money exchange tells 11,000 financial institutions to update their software after US$81m was stolen from account of Bangladesh central bank », The Guardian,‎ (lire en ligne)
  9. a b et c Jean-Claude Paye, « Affaire Swift : de la domination à l’hégémonie », Pyramides. Revue du Centre d'études et de recherches en administration publique, no 21,‎ , p. 213–228 (ISSN 1376-098X, lire en ligne, consulté le )
  10. Résolution 2014/2841 du Parlement européen du 18 septembre 2014 sur la situation en Ukraine et l'état des relations UE-Russie, paragraphe 13
  11. Waldemar Brun-Theremin, « Se passer du dollar », Conflits, no 20, janvier-mars 2019, p. 7
  12. (en) Peter J. Brown, Tehran keeps probing crypto in search of sanction relief, atimes.com, 7 novembre 2018
  13. a et b « Nouvelles sanctions américaines contre l'Iran : Netanyahu salue un "jour historique" », sur europe1.fr, (consulté le ).
  14. « Crise Ukrainienne : contre la Russie, une arme économique nommée Swift », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consulté le ).
  15. (en) « Press corner », sur European Commission - European Commission (consulté le ).
  16. P.L. avec AFP, « Le Japon va participer à l'exclusion de banques russes du réseau financier Swift », sur bfmtv.com, (consulté le ).
  17. « VTB, la deuxième banque de Russie, accuse une perte abyssale après des sanctions "sans précédent" », sur Capital,

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]